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Dorothée : 4 millions de disques vendus

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Elle s'appelle Frédérique Hoschédé; elle aurait pu s'appeler Marianne, car elle a vu le jour un 14 juillet, mais son public ne la connaît que sous le nom de... Dorothée. Avec son visage espiègle et son allure de jeune femme restée (en apparence!) petite fille, elle a conquis d'un coup de baguette magique l'auditoire le plus difficile à satisfaire les enfants. Dans leur petit monde, une star est née.. et ce sont eux qui l'ont voulue. Une de plus, serions-nous tentés de dire? Pas du tout, car Dorothée n'a pas attendu longtemps avant de prouver qu'elle pouvait exister à part entière et non se contenter d'être la simple réplique d'une vedette déjà confirmée. Les mauvaises langues n'ont évidemment pas tardé à l'associer à Chantal Goya. Ce dont elle se défend farouchement: « Nos spectacles se sont succédé et pas concurrencés. C'était prévu et bien comme ça ». Sont-elles d'ailleurs trop de deux pour amuser les enfants? Demandez aux intéressés !!! De plus, Dorothée explique avec un brin de fierté, qu'elle a vendu l'an passé plus de disque que sa « rivale » (environ quatre millions d'exemplaires, 33 et 45 tours confondus). Dorothée naît donc le jour anniversaire de la Révolution française, à la clinique des « Belles-feuilles » en plein cœur de Paris. « On m'avait programmée quelques jours plus tard mais ma mère avait eu si peur des pétards qu'on lançait au dehors que je suis arrivée soudain, comme la prise de la Bastille !!! ». Bonne élève, bien qu'un peu dissipée, Dorothée aurait pu suivre la trace de son père, ingénieur, ou de son frère, chercheur au C.N.R.S... « Je ne pensais pas faire de la télévision. J'envisageais plutôt une carrière dans le tourisme ». Mais le destin en décide autrement le jour où la bonne fée apparaît... Elle a pour nom Jacqueline Joubert, ex-speakerine et aujourd'hui responsable du département jeunesse d'Antenne 2. Et lorsque celle-ci se penche sur le berceau de celle qui n'est encore que Frédérique, la petite fille est déjà une adolescente s'exerçant au théâtre amateur entre deux révisions du bac philo. « Jacqueline m'a remarquée et je me suis vite retrouvée sur un plateau de télévision pour présenter une émission enfantine ». Mais c'est bientôt l'éclatement de I'O.R.T.F., ses grands bouleversements et, pour Dorothée, le chômage, avec en prime, la sentence d'un supérieur qui ressemble maintenant à un véritable gag: « Mademoiselle, à mon avis, vous n'êtes pas faite pour animer des émissions pour les enfants. Il faut changer de métier au plus vite ». Dorothée ne révèlera bien évidemment jamais l'auteur de cette déclaration; elle n'a pas le goût de la vengeance, «...et puis, tout le monde a droit à l'erreur !!! ». Après un bref passage par le secrétariat, « j'avais une idée très personnelle du classement, ils ont mis du temps à s'en remettre ! », elle passe, sur les conseils de Jacqueline Joubert, un concours de speakerine sur Antenne 2. Retenue. La suite, on la connaît... Aujourd'hui, sa vie est régie par le petit écran : « Ma famille, c'est la télévision, le plateau de « Récré A2 ». C'est passionnant. J'ai le public le plus exigeant qui soit. Si ce que nous leur présentons ne les intéresse plus, ils s'en vont... ». Pour « eux », Dorothée sait tout faire changer, danser, grimacer, raconter des histoires... Une vraie femme-orchestre !!! Une qualité qu'elle confirma d'ailleurs avec ses débuts inattendus au cinéma, il y a quelque temps: mais, après « L'amour en fête », de François Truffaut, et « Pile ou face », aux côtés de Philippe Noiret et Michel Serrault, elle prit quelques « distances » avec le septième art. « Je me suis laissée piéger dans ce dernier film (elle y apparaît en effet en costume d'Eve). Je n'avais pas d'expérience. Ce rôle ne correspondait pas du tout à mon image. Je m'en suis rendu compte... mais trop tard. Aujourd'hui, je ne risque plus de connaître pareille mésaventure ». Côté jardin, « Do », comme l'appellent ses amis, reste très secrète : « Je vis comme une cigale puisque je chante et je danse! Je ne suis pas motivée par l'argent. Je dépense tout ce que je gagne. Je n'ai ni bijoux, ni voiture. Je vis au ras du sol, dans un grand studio près de la Porte Maillot, aux murs blancs tapissés de dessins de Cabu, voilà... ». Vous n'en saurez pas plus, semble-t-elle dire. Idem pour le prince charmant qui partage sa vie: on sait simplement qu'il est photographe... et qu'il a les yeux bleus !!! Côté cœur, elle n'a d'ailleurs pas de souci à se faire puisqu'elle reçoit tous les jours des centaines de demandes en mariage (moyenne d'âge des prétendants: 9 ans !). Quoi qu'il en soit, une poupée de chair a aujourd'hui réussi à se frayer une place dans le cœur des enfants, entre Goldorak et ses confrères les robots. Rien que pour cela, Dorothée, un grand bravo...


Sylvie MAQUELLE

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