Berda et Azoulay investissent 100 millions de francs dans leurs studios
La lettre de l’audiovisuel n°979 – 17 octobre 1988
Quand Jean-Luc Azoulay et Claude Berda ont annoncé, en juillet, la construction de leurs propres studios, au 144 avenue du Président Wilson, à la Plaine Saint-Denis, à quelques dizaines de mètres des Studios de France où ils enregistraient précédement leurs émissions, on ne prévoyait pas (et peut être même eux non plus) l'ampleur qu'allait prendre cette opération.
Or, au stade où celle-ci est engagée, il se trouve qu'AB Productions va disposer du plus important complexe de studios intégrés de la capitale (hormis l'ensemble SFP) où les deux associés investissent une somme pour l'instant de 60 millions de F. mais qui s'élèvera à près de 100 millions pour la réalisation de l'ensemble du programme, dont l'achèvement est prévu pour courant 1989.
AB dispose à la Plaine de 8.000 m² au sol (12 000 m² développés). Ce site est aujourd'hui par moitié aménagé et en état de fonctionner : les émissions jeunesse de TF1 y sont enregistrées ou retransmises en direct depuis déjà un mois. Est opérationnel un plateau de 1.000 m², occupé à temps complet par les émissions de Dorothée. En construction: quatre autres plateaux : 1200 m², 600 m², 2 x 300 m².
Les régies sont installées et fonctionnent. On construit les salles de montage, les ateliers de fabrication des décors et tout l'équipement pour disposer d'un complexe totalement intégré. Y compris un restaurant, la surface de bureaux, les parkings, et les obligatoires loges, magasins de stockage, pièces de rangement et de conservation des bandes.
Azoulay et Berda prennent évidemment un pari d'une grande ambition. Leur détermination est née du constat de la difficulté de confectionner les 600 heures de production (exécutive, précisent-ils) dont leur passe commande l'unité jeunesse de TF1... Pour assurer la bonne fin d'un tel volume (dont une grande partie de direct), il faut un équipement à la fois complet, souple, adapté au type de produit dont ils ont la charge. D'où la décision de se construire un outil à la mesure de leurs besoins. Si le projet a ensuite grossi, c'est à la fois affaire de circonstances, de foi dans l'expansion du marché, et aussi pour faire face à la nécessité pour AB Productions, d'entamer sa diversification.
Le contrat avec TF1 est, selon Azoulay et Berda, la base permettant d'évoluer vers une production plus large, à commencer par celle de séries. Les premières réalisations en ce domaine sont 40 x 26' à partir des classiques de la littérature enfantine (notamment la Comtesse de Ségur) et un 52 x 26' sur l'Histoire des Sciences, traitée sous forme de fictions.
Par ailleurs, les Studios AB pourront également être loués par les chaînes, producteurs extérieurs, partenaires de co-productions. Un dernier détail, mais on l'aurait deviné : c'est l'Entreprise Bouygues qui a la maîtrise d'œuvre de ce chantier.