Chantal Goya : "Je reviens sur la pointe des pieds"
Télé poche – 1988
Dans la troupe de Chantal Goya deux nouveaux personnages : l'oiseau et le renard, spécialement créés pour l'émission.
Une demi-heure chaque semaine sur A2 pour distraire les enfants. Vous n'êtes pas étonné qu'on l'ait confiée à Chantal Goya. Elle, si.
Guillaume Durand vous avait invitée à « Face à France » le 14 janvier. Il vous attend tou-
jours. Pourquoi lui avoir fait faux bond ?
A aucun moment, je n'ai dit à Guillaume Durand que je viendrai. Il m'a sans doute annoncée pour émoustiller le public. C'est la mode et je suis la cible rêvée.
Qui vous a contactée pour A2 ?
Louis Bériot a appelé Jean-Jacques (Debout), le concepteur de tous mes spectacles. Nous étions à cent lieues de penser à la télévision. Je n'en revenais pas. Il nous a dit : « Les moyens sont ce qu'ils sont, mais venez avec vos personnages et vos décors ». Nous nous sommes dit que c'était le moment de foncer.
N'avez-vous pas eu le sentiment que l'on vous proposait de faire du réchauffé ?
Non, au contraire. C'est une chance de faire revivre les costumes et décors qui étaient en train de mourir dans un hangar. C'est une prolongation de mes spectacles avec, en plus, les trucages qui permettent d'aller plus loin.
« Le monde magique de Chantal Goya », c'est en fait un conte écrit par Jean-Jacques Debout. Prévoyez-vous autre chose ?
Oui. Nous avons récupéré auprès de TF1 « La poupée de sucre » qui n'a été programmée qu'une seule fois. Nous diffuserons chaque semaine une séquence de dix minutes. Pour chaque conte, Jean-Jacques écrit cinq chansons nouvelles. Mon vœu serait de pou- voir inviter un chanteur ou un comédien.
Une émission pour enfants sans jeu, sans concours ni récompenses n'en est pas vraiment une.
Justement, nous demanderons aux enfants de nous envoyer des dessins. Une fois par mois, nous en tirerons dix au sort. Le gagnant verra débarquer chez lui ou chez elle, quelle que soit sa ville, un petit lapin, les bras chargés de cadeaux.
La guerre Dorothée-Chantal n'aura pas lieu, bien sûr.
Il n'y a aucune raison à cela. Nous sommes différentes. Et j'espère bien qu'il y aura encore plein d'artistes et d'animateurs qui se consacreront aux enfants. Dorothée a une expérience du petit écran que je n'ai pas. Moi, j'arrive sur la pointe des pieds. Mais la télévision, c'est pour moi un monde fantastique.
Propos recueillis par Isabelle GAUDON