Claude Pierrard - Animateur
Claude Pierrard, le célèbre animateur de « Croque-Vacances », se livre sur son départ suite à l’arrivée de Dorothée sur la première chaîne.
« Ce n’est pas du tout Dorothée qui m’a viré comme on a pu le dire souvent. Lorsque Dorothée a été nommée, à la surprise de tout le monde, directrice de la jeunesse à TF1… encore que ça c’était pour le fun, car c’est plus Azoulay et Berda qui étaient les patrons, eh bien elle m’a appelé en me disant « Rassure toi on te garde, il n’y a aucun problème, on déjeune ensemble pour en parler », avant même que l’information soit diffusée officiellement. C’était l‘époque où il y avait un surenchérissement des salaires. On multipliait mon salaire par quatre pour ne pas que j’aille sur La Cinq, mais je me suis aperçu que l’on avait des conceptions assez différentes de la télévision. En plus, comme Dorothée occupait une grande partie de l’antenne car elle était en direct, ça m’obligeait pendant les vacances d’enregistrer la nuit pour laisser le plateau libre le plus souvent possible. On arrivait dans la période de rentabilité au maximum donc il n’était pas question de laisser un plateau vide tard ou la nuit
De toute façon, Il n’était pas envisageable pour moi qui ai une certaine éthique de la télévision et de ce que je voulais faire de prendre des seaux d’eaux ou des tartes à la crème sur la tête. Dorothée a essayé de me retenir mais il valait mieux que je parte… ce qui m’a d’ailleurs valu une situation difficile pour retrouver du travail
Ce qui était prévu, c’est que je garde les émissions de vacances car Dorothée aimait le fait que j’avais été le premier à sortir des studios pour faire des émissions en extérieur. Elle m’a demandé quel était le prochain extérieur que j’avais prévu. Cela faisait presque trois ans que je négociais avec les autorités égyptiennes. Elle m’a dit « Super, je serais en Néfertiti et Jacky en pharaon au pied des pyramides ». Quand on connait les difficultés déjà à tourner un reportage lambda au pied des pyramides, je me voyais mal appeler l’Egypte en leur expliquant que j’allais ramener Néfertiti et sa smala. C’est là où j’ai eu le déclic de donner ma démission. Il fallait que je le fasse tout de suite plutôt que d’arrêter deux mois après… j’aurai pu être pris par l’ambiance ou même l’argent qui sait.
Ce qu’il faut retenir c’est qu’il n’y a eu aucune embrouille avec Dorothée ou Jean Luc Azoulay. Je les ai recroisés lors de congrès alors que j’étais directeur des programmes de « Canal J » et nous avons eu des rapports amicaux et conviviaux. Il ne faut pas oublier que les quelques disques que j’ai commis ont été produit par AB productions ! »