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Dans les coulisses du Club Dorothée

Lyon matin – 21 mars 1990

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Dorothée vendredi soir au palais des sports

AVEC Dorothée au saxo et les Musclés dans le rôle de l'orchestre qui décoiffe, que la fête recommence vendredi au palais des Sports ! Une fête de famille à l'heure d'un concert, pour faire comme les grands, cela ne s'improvise pas davantage que 22 heures d'émissions enfantines par semaine. Professionnalisme et discipline de fer signent l'irrésistible ascension de l'une des stars préférées des enfants.
Bref, ces deux heures de Saxo Folies avec la meilleure copine de Mickey, Pif et Jacky, c'est vendredi soir au palais des Sports, la meilleure Dorothée... rapie contre l'ennui !

Une entreprise de spectacles qui tourne à plein rendement et dont la vedette est le P.D.G.

CHOISIE par Jacqueline Joubert pour lancer avec la marionnette Blablatus, les premiers « Mercredis de la Jeunesse », Dorothée n'a plus quitté ces chers petits dont elle se veut avant tout l'amie. Même si sa vie, pétillante et dansante comme le bal du 14 Juillet 53 qui la vit naitre, ressemble depuis, à une course-poursuite !
A peine vient-elle de s'envoler en 86 d'Antenne 2, un neuf millionième disque sous le bras, que la cigale Dorothée chante tout l'été, anime six cents heures de programmes enfantins pour T.F.1. Qu'elle danse maintenant au palais des sports ! Dans les coulisses de ces deux nouvelles heures de « Dorothée..rapie » contre l'ennui ? Une discipline de fer et le secours d'une véritable entreprise de spectacles dont la vedette est le P.D.G. Echappée d'une séquence de « Tom et Jerry », Dorothée passe sa vie à courir. Pas après les oiseaux ni les lapins, après le temps, tout simplement.
Qu'elle passe au Zénith ou à Bercy, pas question pour la grande copine de Pif, Jacky, Hercule et compagnie, de renoncer à ses vingt-deux heures d'antenne par semaine !


Une enfance « d'une banalité à faire peur »
Ce qui fait courir Dorothée, qui faillit être archéologue, au sortir d'une enfance « d'une
banalité à faire peur » ? Une tendance naturelle à la nonchalance ! Un traitement de choc de 12 à 15 heures de travail par jour, rien de tel pour transformer la cigale sinon en fourmi, du moins en marathonienne de la télé.
« Sans toutes mes obligations quotidiennes, je ne ferais pas grand-chose, je resterais au lit comme une marmotte, déclare un petit bout de femme qui aura bien du mal à faire croire qu'elle n'aime pas le travail...Vu sa façon très crâne de porter ses diverses casquettes !
Celle de productrice et d'animatrice de ses émissions d'abord.
Celle ensuite, de directrice de l'unité jeunesse de T.F.1. La quatrième de chanteuse, bâtie à coups de tubes et de disques d'or.


Belle Américaine

« Piégée à vingt-quatre ans par ce métier, la tête et les pieds dans les nuages, Dorothée le supporte plus facilement aujourd'hui, avec une centaine de personnes pour la soutenir en
permanence. Aux dix auteurs qui se creusent la tête pour inventer de nouveaux sketches, ajoutez quinze décorateurs, une cinquantaine de techniciens, autant d'employés pour dépouiller un courrier, à rendre jaloux un ministre, de sept à huit mille lettres par jour !
Une vraie P.M.E. on vous le dit, tournant 24 heures sur 24, à plein rendement, au service d'une femme et des sept millions de fans qui la regardent chaque semaine. Ce qui n'a rien de vraiment démesuré, en comparaison des structures déjà développées par la plupart des télés européennes. Sans parler des américaines, sur qui • nous avons près de vingt ans de retard en matière de création ».


Pas de pitié pour les croissants !
Pour combler la lacune, Dorothée met les bouchées doubles. Levée entre cinq et six heures le matin, elle arrive une heure plus tard en Cadillac Séville bleue à T.F.1. Séquence maquillage, prises de vue et crachotements de hauts parleurs alternent jusqu'à 11 Heures. Une petite pause Cadillac, le temps de lire la presse, d'écouter la radio en oubliant les embouteillages, jusqu'à la Plaine- Saint-Denis, où Dorothée enregistre toutes ses chansons, il est midi...
L'artiste croque un gâteau sec devant une- tasse de thé, avec une Benson and Hedges dorée pour lui tenir compagnie jusqu'au retour aux studios de T.F.1. Le mercredi, journée la plus chargée, exige de tenir l'antenne quatre heures en direct, puis de remonter la machine Dorothée pour les émissions du week-end qui n'ont pas volé leur nom : « Pas de pitié pour les croissants ! »
Bien plus tard, avant que la lumière ne s'éteigne dans un appartement de la Porte Maillot, Dorothée n'aura pas regretté un instant de voir l'univers enfantin qu'elle revendique haut et fort, l'éloigner complètement de l'actualité. La politique, honnêtement, ça ne m'intéresse pas, mais l'opulence d'un côté, la faim de l'autre, ça m'énerve. Alors, comme tous les artistes, je fais mon possible. Quand Noël Mamère m'a proposé de parrainer un enfant en Inde, j'ai bien sûr accepté, autant pour l'idée de participer à ses soins, à son éducation, sans l'adopter -il ne faut pas déraciner l'enfance-, que par passion pour les gens de ce pays que j'ai parcouru durant des semaines et dont la foi, la sincérité m'ont beaucoup émue.


Jocelyne BLANCHARD
Dorothée, vendredi 23 mars, à 20 Heures au Palais des Sports

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