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Dorothée accueille l’un des inventeurs de « Blanche-Neige »

France-Soir – 17 novembre 1983

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S'Il avait fallu donner une existence humaine à Donald, c'est Wolfgang Reitherman, le maître d'œuvre des dessins animés des studios Walt Disney, qui aurait été l'interprète idéal. Surnommé par ses amis « Woolie », il en a la voix et le physique. Mais Wolfgang Reitherman préfère depuis quarante-neuf ans le métier d'animateur à celui d'acteur. Il a été de toutes les aventures menées par Walt Disney et son équipe : de la plus belle, peut-être, celle de « Blanche-Neige » de retour sur les écrans le 30 novembre, à la dernière, « Le Noël de Mickey » qui est mis à l'affiche en même temps que « Blanche-Neige et les sept nains ».
Engagé en 1933 par Walt Disney. Wolfgang Reitherman se souvient du formidable enthousiasme de son patron ; « Il aimait les paris un peu fous et dès qu'il se consacrait à son travail, il n'y avait pas la moindre perte de temps, dit Woolie. Pour « Blanche-Neige et les sept nains », dont j'ai réalisé les séquences du miroir magique, Walt Disney avait recruté trente-deux animateurs, cent deux assistants, cent sept intervallistes qui conçoivent les dessins intermédiaires nécessaires à la fluidité des mouvements vingt maquettistes, vingt-cinq décorateurs et plus d'une centaine de traceurs et de gouacheurs pour reporter les dessins sur celluloid et les colorier. »


Quatre ans de tournage
« Woolie » Reitherman a commencé à animer. Blanche-Neige et les sept nains en 1934.
« Le tournage a duré quatre ans, rappelle-t-il. Walt Disney a investi près de deux millions de dollars de l'époque, ce qui avait provoqué l'hostilité générale des milieux d'Hollywood et de la finance. Au début, les banquiers refusaient même de lui prêter un dollar. Mais quand Walt Disney leur a montré les premières scènes du film, ils ont été tellement séduits que l'argent n'a plus manqué. »
En 1937, Hollywood vivait à l'époque des stars. Le dessin animé, le plus souvent en court métrage, servait d'entrée en matière. Avec « Blanche-Neige et les sept nains », Walt Disney a été le premier à faire un long film de dessins animés qui s'appuie sur un scénario solide et dont le style soit « adulte ».
« L'utilisation de la caméra multiplans nous a permis de créer des perspectives et des profondeurs de champ dans les décors, qui étaient inconnues jusqu'alors, souligne Wolfgang Reitherman. Cette caméra, capable d'apporter ainsi un grand réalisme, a été inventée par l'un de nos collaborateurs : Bill Garity. »
La fierté se lit dans le regard de « Woolie », dont la seule infidélité à Walt Disney a consisté à piloter des avions de chasse durant la Deuxième Guerre mondiale. Une fierté qui se joint à l'émotion lorsqu'il évoque la première de « Blanche-Neige », au Carthay Circle de Los Angeles.
« Ce soir-là, nous avons conquis tout Hollywood. Dans la salle avaient pris place Charles Chaplin, Greta Garbo, Marlène Dietrich et Judy Garland. Eh bien ! ils ont tous réagi avec une âme d'enfant. »


Dans toute sa splendeur
Quarante-six ans après, « Blanche-Neige et les sept nains » a gardé toute sa splendeur : « Walt Disney considérait ce dessin animé comme sa plus éclatante réussite, avec « Cendrillon », estime « Woolie », avant de recueillir l'avis d'une fervente admiratrice : Dorothée. Le 20 novembre, au cours de l'émission Disney Dimanche », elle présentera en exclusivité quelques extraits de la nouvelle histoire de Mickey : Le Noël de Mickey ..


« Blanche-Neige et les sept nains », j'irai le revoir avec des copines et des copains. C'est le plus beau film au monde », affirme la petite fée de la télévision, avant de souhaiter connaître la prochaine production des studios Walt Disney.
« Nous préparons pour novembre 1985, la sortie de « The Black Cauldron », annonce « Woolie » Reitherman. Il s'agit d'une épopée magique inspirée des chroniques de Prydayne, des contes irlandais datant du Moyen-Age. Le jeune héros en sera Taran, un gardien de cochons qui décide de combattre un roi maléfique pour l'empêcher de s'approprier un chaudron noir, arme de mort et de destruction. Le tournage vient de débuter et « The Black Cauldron » coûtera une fortune colossale : 20 millions de dollars (160 millions de francs). »


François PRASTEAU

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