Dorothée donne la parole aux Ewoks
L’Humanité – 5 février 1985
Le film écrit et produit par Georges Lucas sort aujourd’hui.
0N a toujours besoin d'un petit Ewok chez soi. Et ce n'est pas Dorothée qui dira le contraire. Avant même que Lucas Films ne lui demande d'être la marraine française de son film. « L'aventure des Ewoks » (qui sort aujourd'hui à Paris et le 13 dans toute la France) en devenant sa narratrice, Mlle Dorothée, la coqueluche des enfants, en possédait déjà trois chez elle. La mère, le bébé et le gentil sorcier. Autant dire que pour cette amoureuse des enfants qui collectionne tous les nounours, tous les babars, tous les pandis pandas, E.T. amovibles et autres petits per- sonnages fétiches, le monde de ces aimables plantigrades découverts avec « Le retour de Jedi » (troisième volet de « La Guerre des étoiles ») n'a pas de secrets pour elle. Pour moi, cet univers de peluches est nécessaire. Indispensable même. J'ai toujours vécu dedans, car ma mère est encore plus folle que moi. Elle me bat sur la quantité. Et quand on me demande : Tu vas toujours continuer à jouer les Lolita et être la Piaf des mômes ? » je suis toute étonnée. Aussi vieille je vivrai, aussi longtemps je garderai l'enfance au fond du cœur. » C'est forte de ce bel adage qu'elle s'est lancée dans le récit français du film.
. L'histoire commence avec l'atterrissage forcé sur la planète Endor, d'un vaisseau spatial dont les occupants Catarine et Jeremitt vont être séparés de leurs enfants Mace (quatorze ans) et la petite Cindel (quatre ans). A partir de là, démarre toute une série de péripéties et de redoutables épreuves comme l'affrontement avec de gigantesques araignées.
Aldés de leurs petits amis primitifs les Ewoks, au regard d'écureuil et à la bravoure de lion, les deux enfants partis à la recherche de leurs parents vont découvrir avec terreur qu'ils sont les prisonniers du monstre Gorax. Bien sûr, tout finira bien, précise Dorothée dans son irrésistible sourire acidulé. Mais ce n'est pas une raison pour penser que c'est débile. Il y a des scènes très drôles et d'autres très touchantes. Dans la foulée Inutile de dire que, dans la foulée, Dorothée s'est également donné le plaisir d'enregistrer deux chansons originales : « Les Petits Ewoks » et « Nos amis les Ewoks », un 45-tours qui risque de faire fureur chez les petits. Mais, côté cinéma, Dorothée compte bien ne pas en rester là. Après une apparition en 1978 dans « L'Amour en fuite » de Truffaut, et une autre en 1980 dans « Pile ou face », de Robert Enrico, elle est un peu retombée aux oubliettes, mais en a conservé le virus.
On me propose toujours des rôles d'institutrice ou de speakerine, se désole-t-elle. C'est original, vous ne trouvez pas ?... Alors, pour être sûre de jouer quelque chose qui me sorte de mon personnage habituel, je vais écrire un scénario avec toute l'équipe de Récré A 2. Ce sera un film d'aventures. Je rêve d'une comédie musicale, mais je crois que c'est viser un peu haut pour la première fois. En attendant, ce qui me remplirait de joie cet été, c'est de recommencer une tournée comme celle que j'avais faite avec Carlos. J'en garde un souvenir ému. Mais on dit qu'il ne faut jamais essayer de recommencer deux fois les mêmes bonnes choses...
Et, dans un élan attendrissant : « Tenez, dit-elle en me remettant dans les bras un adorable bébé Ewok en peluche caramel, je vous le donne. Pour vous porter bonheur. »
Monique PRÉVOT