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Du punch, la gamine

Ouest France – 17 février 1992

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Bouquet final du spectacle, le moment que les enfants attendent le plus. Arborant un tee-shirt aux couleurs du Mans, Dorothée reçoit les fleurs que son public lui tend.


Les salles à moitié vide, Dorothée ne connaît pas. Le Forum du Mans, archicomble, n'a pas fait exception à la règle, samedi. Parents et enfants ont assisté à un spectacle plutôt sixties et « musclé ».
« Venons d'atterrir sur planète Le Mans », annonce une voix sortie de nulle part. La planète Le Mans, grande d'impatience, 3 000 regards convergent vers la scène, couverte d'un écran de fumée. Les plus petits trépignent et scandent, « Dorothée, Dorothée ».
Soudain, elle avance, longue silhouette frêle, éternelle adolescente. De longs murmures et des salves d'applaudissements accompagnent son entrée. Et c'est parti pour deux heures d'un spectacle très rock, mené à un rythme d'enfer (il y a même une chanson dédicacée au roi Bill Haley).
Elle a du punch Dorothée et cherche à le communiquer. Le concert ne doit pas être passif. Entre deux tubes, elle harangue son jeune public : « Ici, vous avez le droit de tout faire. Taper des mains, des pieds, crier, hurler... C'est comme ça que je vous aime. » Et ils tapent des mains, des pieds, crient et hurlent. Leurs regards parfois ébahis, admiratifs, tendent vers leur idole. Ils reprennent en chœur « les Neiges de l'Himalaya », « Maman », « Monsieur l'ordinateur »... On surprend de nombreux parents qui chantent eux aussi.

Un monde sans pitié
Au pays de Dorothée, il y a quatre danseurs, deux choristes et huit musiciens, dont les fameux Musclés. Le spectacle ne peut être comparé à celui de Bercy (exiguïté de la scène oblige), mais les jeux de lumière et de lasers n'en sont pas absents. La chorégraphie présente plusieurs facettes : futuriste, exotique et style western. Dans le monde de Dorothée, on ne trouve pas que des gentils. « Il n'est pas toujours facile d'entendre ce que certains disent sur nous. Mais tant pis pour les méchants et les jaloux. »
Les méchants se seront reconnus. Ce sont ceux qui reprochent à l'animatrice le caractère parfois violent ou simplet des dessins animés ou séries (japonais, le plus souvent) qu'elle diffuse. « Mais je sais qu'avec vous, j'ai des millions d'amis. Le sourire d'un enfant est mon plus beau cadeau. » A la fin du concert, ils étaient des centaines à se précipiter vers scène, les bras chargés fleurs.


Nathalie VACHER


« Je l'écoute tous les matins et tous les soirs. Je lui ai écrit une lettre », déclare Aurore, toute excitée. Pour Charlène, 6 ans, voir Dorothée était une surprise. « C'est son cadeau d'anniversaire, explique son père. A la maison, nous mangeons du Dorothée et des Musclés à toutes les sauces. Cassettes, disques, vidéos... » Quant à Alexandre, 9 ans, c'est la troisième fois qu'il voit la chanteuse en chair et en os. « Je l'ai vue à Bercy et au Mans. Une rose à la main, il n'a qu'une angoisse ! J'ai peur de ne pas pouvoir l'embrasser. » « Jolie et gentille », ce sont les qualificatifs des enfants.
Mais qu'est-ce qui fait courir Dorothée ? « La tournée est très fatigante mais dès que je suis devant mon public, la magie est là... Le spectacle est aussi dans la salle. Il n'est jamais le même. Ici, les enfants sont bien élevés mais j'ai vu des choses fascinantes, comme des parents qui dansent le rock avec leur fille... C'est une chance de faire ce métier avec un public aussi divers. »
Vingt ans de carrière et un succès toujours aussi total. « Je suis comme je suis. Avec les enfants, on est copains. Je ne suis ni une maîtresse d'école, ni leurs parents. J'ai leur âge."
N. V.

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