top of page

Il est né le bébé Schtroumpf
Spécial Paris – Télé 7 jours – 1984

1984 - Il est né le bébé Schtroumpf.png

C'est le plus petit des Schtroumpfs, le petit dernier, qui naît dans l'avent de Noël sur les écrans des cinémas. Une cigogne l'a déposé dans un panier sur le pas de la porte d'une maison, en forme de champignon, du village des Schtroumpfs, une nuit bien sûr où la lune était bleue comme les petits farfadets de Peyo, leur père. Les lutins bleus sont apparus il y a un quart de siècle, en Belgique, et avant de partir à la conquête du monde - ce qui est chose faite – il leur a fallu acquérir leur indépendance, trouver leur langage. Ils étaient, au départ, de petites créatures sylvestres, issues des légendes hollandaises qui peuplaient une des premières bandes dessinées de Peyo Johan et Pirlouit, deux jeunes pages du Moyen Age. En 1958, ils apparaissent en album dans « La Flûte à six Schtroumpfs », autour de Johan pour meubler le paysage. Mais, l'année suivante, on n'a plus d'yeux que pour eux, « les petits hommes bleus ». Ils vont désormais vivre seuls leur aventure en dialoguant « schtroumpf ».
Le jeu a commencé un jour sur une plage où Peyo pique-niquait avec son copain Franquin. Très relax, et sans y prendre garde, il lui a demandé « Passe-moi le schtroumpf ». Il s'agissait du sel. Franquin a répondu : « Je te le schtroumpfe ». Une nouvelle langue était née. A l'échelle mondiale. Accessible aux enfants comme aux grands.
Et les petits personnages se sont matérialisés en objets divers. On en trouve aujourd'hui au fin fond du Mexique, aux Indes, au Japon, en Israël. Il s'en vend près de deux millions par an en France. Leur nombre total dépasse celui de la population du monde entier et ils sont l'objet de contrefaçons comme les montres Cartier. A la suite d'une enquête, l'année dernière, on a arrêté un camion qui transportait 200 000 « faux Schtroumpfs » dont la teneur en plomb dépassait la norme de sécurité. Car les Schtroumpfs ont été fabriqués à partir d'une composition spécifique de plastique, inoffensive, dont la consistance et la couleur ne changent pas. Même s'ils sont exposés aux longs séjours dans les cartables, aux intempéries des récréations et à la succion des bébés. Mais, ils ne peuvent être peints
qu'à la main. Et comme la main-d'œuvre est chère, ils vont se faire colorer en Tunisie et au Portugal. Si bien que la compagnie aérienne Lufthansa a, pour passagers, plus de Schtroumpfs que de touristes et d'hommes d'affaires. Il est vrai que, si petits, ils voyagent en cale. Ils ne se sont répandus vraiment sur la terre entière qu'il y a cinq ans, et Peyo qui est un puriste - l'argent, il s'en moque – a décidé de les protéger. II exige de voir tout ce qui se fabrique à leur image et donne son « imprimatur ».
Cinquante-deux pays l'appellent tous les jours. Il a dans sa cave, à Bruxelles, près de 3 000 « produits » Schtroumpfs contrôlés. Il surveille leur bleu. Même pour une affiche publicitaire, il faut un accord avec sa signature pour la couleur des petits nains. Mais il est resté l'artisan. Chaque fois qu'il fait une signature pour ses fans, il ajoute, à chaque dédicace, un dessin, même si ça lui prend un quart d'heure. Comme à l'origine, il tient à une
chose primordiale : les Schtroumpfs n'auront jamais que quatre doigts, ils n'ont pas d'index. Parce que c'est entre le pouce et l'index qu'on compte les billets de banque et il veut que ses personnages ne puissent jamais le faire. C'est une des raisons de leur succès auprès des enfants, pense-t-il. Une autre étant qu'ils n'ont jamais remplacé leurs maisons champignons par des tours avec des antennes de télévision.
Peyo habite toujours à Bruxelles, la maison de ses débuts où il travaille quatorze heures par jour. Son succès est immense. Aux États-Unis se sont ouverts six Smurflands (Smurf est la traduction de Schtroumpfs en américain), dont un à Washington qui reçoit chaque jour 2000 visiteurs. L'eau des rivières y est bleue comme les glaces qui coulent sur
les bavoirs des bébés. On parle de plus de six milliards de dollars de chiffres d'affaires !

« Quant au « Smurf » - le style musical - qui est né avec des danseurs arborant un bonnet analogue à celui des « Schtroumpfs », il a dû changer de nom sur les pochettes de disques. Les droits à payer étaient trop élevés. Les Schtroumpfs sont devenus, en France comme dans le reste du monde, le numéro un des enfants. Avec les extraits des dessins animés américains reconvertis en trente-cinq millimètres, on a fait le premier film de cinéma, « V’là les Schtroumpfs » qui est sorti à Pâques. Il a enregistré plus d'un million et demi d'entrées dans la semaine qui a suivi sa sortie. Il a fallu fournir plus de cent copies du film alors que « Goldorak », « Maya l'abeille », « Lucky Luke » et même Astérix » ont été des échecs.
Pour « Le Bébé Schtroumpf », réalisé, lui, directement pour le cinéma en long métrage, et qui va sortir dans cent quatre-vingts salles des pays francophones, avant sa diffusion aux États-Unis, on prévoit plus de deux millions d'entrées.


Paulette DURIEUX


Les baby-clips de Dorothée
En première partie du « Bébé Schtroumpf », seront projetés « les premiers Baby-clips » dont la vedette est, bien sûr, Dorothée. C'est elle qui a enregistré la chanson du générique des Schtroumpfs pour « Récré A2 » et elle est devenue l'idole des jeunes. Pour ces clips pour enfants, elle a choisi trois chansons de son nouvel album : « C'est dur de travailler », qu'elle illustre fort bien en y interprétant onze rôles ; « Le Bon Dieu », avec les Enfants de Bondy qui content la création du monde; et « Qu'il est bête » avec son vieux complice du mercredi; Jacky.

bottom of page