Des disques, Jacky en a à revendre. Bientôt, il devra déménager car ils envahissent l'appartement.
Marie, trois ans, imite Dorothée sous l'oeil attendri de son père.A la maison, ce n'est pas Jacky la star!
Jacky : "Il m'a fallu devenir sérieux"
Télé Poche – 1988
Ce n'est pas parce qu'on fait le rigolo à la télé (désormais le dimanche matin) que l'on n'est pas sérieux. Désinvolte à ses débuts Jacky nous explique comment il est devenu un modèle d'organisation.
Avec sa mèche à la Tintin et ses yeux ronds comme des billes, Jacky joue-t-il les éternels ados ? « Non. Je vais avoir quarante ans quand même ! » Présenter des p'tits gars branchés qui chantent, ça ressemble à un hobby de lycéen. Erreur. « C'est un métier à part entière qu'il faut exercer avec sérieux et rigueur. Si tu fais n'importe quoi, tu dégages ». Jacky dispose d'un atout maître. « Je suis également chanteur et j'ai été invité dans toutes les émissions. J'aime bien faire de la promo chez les autres. Ça aide de ne pas être seulement présentateur ».
Pour être un vrai pro, il faut T.O.U.T. écouter. « Au moins une fois, en tout cas. L'appartement est devenu trop petit tellement il y a de disques. J'ai dû en laisser chez mes parents dans ma chambre de jeune homme. D'ailleurs, si vous entendez parler d'un appart, ça me rendrait service ! ». Son emploi du temps est époustouflant. A l'affût de nouveautés, il lit toute la presse spécialisée. «Dieu merci, plus besoin de voyager ». Le Tout-Londres musical n'attend pas le tunnel sous la Manche pour arriver chez lui.
Aujourd'hui, Jacky mène plusieurs activités de front et s'est organisé une vie presqu'aussi bien réglée qu'une partition. Mais c'est assez récent. Il évoque ses débuts en riant de sa désinvolture.
« Quand j'ai commencé, je faisais les choses au feeling, au coup par coup. On me disait : « Tu rencontres Untel à telle heure et à tel endroit dans trois semaines ». Je ne notais rien. Alors forcément, je ratais tous mes rendez-vous. »
Maintenant, il a acheté un carnet et tout le monde est content. L'agenda-miracle n'est pas son seul sauveur.
« Dorothée m'a appris à multiplier les activités sans jamais les mélanger ni être dépassé par les événements. »
Pour flairer le futur tube, dégoter les disques de platine des années 90, Jacky traîne ses pompes bicolores dans les boîtes et aux concerts. Il aime bien, à la sortie, interroger quelques spectateurs pour mieux analyser les nouvelles tendances.
Tout ce qui est branché passe dans « Jacky Show ». Mais tout ce qui se passe dans « Jacky Show » n’est pas forcément sa tasse de thé. Et pourtant, on n'y voit que du feu. « J'opère un savant mélange entre le goût du public et le mien. C'est mathématique. Quand j'aime bien, je fais une introduction sympa. Quand je n’aime pas, je noie le chanteur ou le groupe dans un gag » En tout cas, les chanteurs ne servent pas de bouche-trous. Jacky n’a jamais fait et ne fera jamais du « pousse-disques »
« Mais je sors un peu moins maintenant que j'ai une fille. » Incontestablement, la petite Marie est la reine du royaume de Jacky. L'admiration et la patience de son père n'ont pas porté leurs fruits.
Rien à faire, Marie n'est pas une de ses fans. « Quand je rentre à la maison, je la trouve en train de danser dans sa chambre sur une chanson de Dorothée. Jamais sur les miennes. Elle a même demandé à sa mère de la coiffer comme Do! »
Isabelle GAUDON
Photo: Marie-Laurence HAROT