Dorothée : « J’appartiens aux enfants »
Confidences – 23 juillet 1982
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Dorothée se consacre entièrement aux enfants qui la retrouvent sur le petit écran comme sur scène. Son succès, elle le doit aussi à la sincérité et l'amour qu'elle porte à son métier. Pour vous, elle se confie à D. Friocourt.
Dorothée fait la joie des enfants. Et ces enfants qui forment un jeune public de deux à dix ans, savent combler de bonheur celle qui chante et qui joue avec eux, par toute la tendresse et l'affection si chaleureuse qu'ils expriment spontanément et sans retenue.
- « Les enfants forment un public très difficile et passionnant. Si, au départ, quelque chose leur déplaît dans le spectacle, ils le font aussitôt savoir ils se lèvent et s'en vont. A l'inverse, quand ils sont contents, ils en redemandent et agissent avec vous. »
Petit public spontané, rieur et aussi très exigeant :
- « Quand je mets les pieds sur une scène, je ne sais jamais comment ils vont réagir. Je suis morte de trac et je tremble des pieds à la tête ! Je crois que les enfants le sentent aussi. Ce que j'aime le plus faire avec eux : des bêtises ! Et je les aime tels qu'ils sont. »
Le rideau qui tombe, marquant la fin du spectacle, n'est jamais pour tous ceux qui sont venus chanter avec Dorothée, la fin de la fête :
- « Le rideau baissé, tout continue ! Les enfants sont chez eux et ils envahissent la scène. Ils m'embrassent et m'apportent des fleurs. Pour moi, c'est une très belle récompense. Même si je suis fatiguée après le spectacle, ils sont tellement gentils que je ne fais aucun effort pour rester auprès d'eux. Quand on leur donne quelque chose, ils en rendent mille fois plus. J'ai toujours été débordée de cadeaux : ils m'apportent de petits colliers, des boucles d'oreilles qu'ils ont fabriquées eux-mêmes. Ils font tout avec les moyens du bord, ils font des dessins avec des trombones, des coquillages ou des nouilles séchées. Ce sont leurs cadeaux. Je reçois beaucoup de dessins. J'y suis d'ailleurs très souvent représentée, je m'inquiète sur mon physique ! »
Un jour, Dorothée rencontre dans la rue une petite fille qui marchait devant sa mère :
- « Tout à coup elle s'arrête, me regarde, se précipite en hurlant dans les bras de sa mère. Je lui demande ce qui lui arrive et elle me répond en pleurant : « Tu es là devant moi, mais alors, tu es sortie de la télé et plus jamais tu ne reviendras à la télé... »
Dorothée sourit et dit : « Je leur appartiens ». C'est ce que cet autre petit garçon de quatre ans avait voulu lui dire :
- « Il était venu me voir aux studios de la télévision. Il a tout regardé autour de lui avec une grande attention. Arrive la coupure du repas et nous nous apprêtons à partir. « Ah, non ! pas toi ! tu restes ici, me dit-il, tu peux faire ce que tu veux mais tu n'as pas le droit de sortir, tu vis là. »
Pour Dorothée, touchée et émue par tous ces enfants, capables à la fois de tant de générosité et d'exigences, la sincérité est essentielle.
- « Si jamais un jour je ne me sentais plus sincère dans ce que je fais, alors j'arrêterais. »
D.F.