Dorothée : « Je suis restée une enfant »
1983
Dorothée, dans une robe ravissante, telle qu'elle nous apparaîtra sur le petit écran.
Un rock endiablé : toute la nostalgie des années 60 que Dorothée n'a pas vraiment connues.
Le 24 décembre au soir, A2 a décidé de devancer le Père Noël en déposant dans vos souliers, dès 20 h 30, un ravissant cadeau : « Dorothée, le show ». Un peu plus d'une heure de rire, de bonne humeur et de féerie.
Une émission située à mi-chemin entre les variétés et la comédie musicale. « Le thème ? Il s'agit, à travers une série de tableaux, de la vie d'une jeune femme, depuis sa petite enfance jusqu'à l'âge adulte. Je ne peux vous en dire plus surprise oblige ! J'interprète le rôle de cette jeune femme, à tous les âges (Dorothée en petite fille, quel régal !), et j'ai la chance d'avoir de merveilleux partenaires à mes côtés : Carlos est mon frère, Jacky mon voisin, Michel Drucker mon père. Quant à Bernard Pivot, il joue le rôle de maître d'école (il s'en tire fantastiquement bien !), et Philippe Bouvard celui d'un grand impresario. Sans oublier Jane Birkin, Karen Cheryl, le groupe « Les Forbans », ainsi que Patrick Simpson-Jones et Jean-Pierre Foucaut qui font une (trop) brève apparition. Tout cela, comme vous le verrez, est très gai, très coloré, dynamique en diable, et bouge formidablement bien. Une très belle réussite. Et un tournage dont Dorothée garde un excellent souvenir : « J'ai rarement vécu une expérience aussi enthousiasmante. L'équipe était formidable. Tout le monde travaillait dans la même direction (c'est rare à la télévision !). En plus, cette émission m'a donné l'occasion de faire beaucoup de choses, comédie, chant et danse. Ce fut un régal. Même si j'ai dû tourner tout le show avec les deux chevilles foulées !
Alors, petits et grands, soyez à votre poste, le 24 décembre prochain et, avec l'adorable Dorothée, remontez le temps, jusque dans les années 60. Mais n'allez surtout pas croire qu'elle vous livre ici les souvenirs de sa propre jeunesse : « il n'existe rien de commun entre la Dorothée du show et moi. Ainsi j'ai vécu les années 60, je ne les ai pas vraiment connues. J'ai eu une éducation très stricte. Elevée au Collège Notre-Dame de Bourg-la-Reine, je n'ai rien su du rock, des yé-yé, de Salut les copains et des sur-boums. Du reste, les surprise-parties ne m'intéressaient pas. Elles me faisaient plutôt peur : j'étais d'une telle timidité ! Mais, bizarrement, j'étais en même temps un chef de bande reconnu je travaillais un maximum, j'étais très studieuse, mais, lorsqu'il s'agissait de rigoler, j'étais la première ! Bavarde en diable et dissipée ! »
Pendant qu'elle évoque les souvenirs de sa jeunesse et de son adolescence, je la regarde attentivement et je me fais cette réflexion que, si elle a grandi, Dorothée n'a pas vieilli : « Bien sûr, j'ai dû m'adapter, devenir - en apparence du moins - une adulte, mais, tout au fond de moi, je suis restée une enfant. C'est d'ailleurs certainement pour cette raison que j'adore l'univers des enfants, leur innocence, leur naïveté et, dans le même temps, leur réalisme. Ils ont, à mes yeux, une immense qualité : ils possèdent ce que les adultes, dans leur grande majorité, ont perdu : une extraordinaire capacité d'émerveillement, une pureté, un désintéressement qui me bouleversent. »
Et Jean-Claude Azoulay, son producteur-impresario, qui assiste à notre entretien depuis quelques minutes, ajoute : « Attention, il ne faudrait pas croire que Dorothée est restée une gamine, incapable de s'assumer. Ainsi, si elle est terriblement paresseuse Dorothée acquiesce d'un grand sourire -, elle travaille énormément, elle est très perfectionniste et très exigeante, avec les autres, mais, avant tout, avec elle-même. »
C'est d'ailleurs cette exigence de chaque seconde qui explique que Dorothée, après avoir tourné à deux reprises au cinéma successivement avec Truffaut et Enrico -, a déserté le grand écran : « Daniel Ceccaldi m'a dit un jour : « Vous avez tourné avec Truffaut, vous avez mangé votre pain blanc ! » Et il est vrai que cette expérience a été formidable. Pour moi, Truffaut représentait exactement ce que je pensais des gens de cinéma : il est d'une attention, d’une délicatesse étonnante. Avec lui, on ne se rend pas compte qu'on est dirigée. On a l'impression de rester soi-même, de faire ce qui nous plaît et, parallèlement, il vous amène exactement à ce qu'il veut ! Vous comprendrez qu'après avoir connu ce type de tournage, je refuse de travailler avec n'importe qui et de faire n'importe quoi ! Et puis, il faut que le scénario me plaise, que les dialogues - très importants, pour moi, les dialogues - m'accrochent. Hélas, si vous saviez les scénarios qu'on me donne à lire... Alors, je préfère m'abstenir ! »
En attendant, Dorothée se consacre toute entière au petit écran. Un métier qu'elle aime profondément et qu'elle connaît à la perfection. Mais si, pour elle, les plateaux de télévision n'ont plus de secret, elle avoue que le trac ne l'a jamais quittée : « Lorsque je me suis retrouvée pour la première fois sur un plateau, aucun problème. J'étais parfaitement à l'aise. En vérité, j'étais inconsciente. Depuis, le trac, je connais ! J'en souffre et, en même temps, j'en ai besoin » Envisage-t-elle, un jour, d'abandonner la télévision ! « J'essaie de ne pas y penser. Tout en sachant que, du jour au lendemain, je peux cesser de plaire. C'est le lot de notre métier. »
Pour l'heure, en tout cas, ça va plutôt bien pour Dorothée. Peut-être même trop bien : elle aimerait décrocher quelques jours et partir vers le soleil. Un rêve qu'elle risque de ne pas concrétiser dans l'immédiat : du 21 décembre au 4 janvier, elle reprendra à Paris la comédie musicale : Pour faire une chanson avec laquelle elle a tourné cet été en province ; le 25 décembre, elle présentera SVP Disney, et, ensuite, ce sera de nouveau la ronde frénétique des Récré A2. Se plaint-elle de cette situation ! Non, car, au fond d'elle-même, elle sait fort bien que, loin de la télévision, elle finit par s'ennuyer…
Christian Roux-Pétel
Dorothée, le show - SAMEDI. A2. 20.35
Karen Cheryl, Jacky, Dorothée et Carlos : pour le plaisir des petits et des grands.
En duo avec Dorothée : Michel Drucker chanteur. Il en mourrait d'envie.