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La nique aux méchants
La Dernière Heure – Avril 1992

1992 - La nique aux méchants

Source de l'article : https://www.instagram.com/club_92.be/

 

Pour annoncer son double spectacle de ce week-end, à Forest-National, un magazine belge consacrait sa couverture a Dorothée, avec un titre-choc, qui ne vaut pas toujours, mais qui vaut parfois : Les enfants l'adorent les parents l’abhorrent. Dans les coulisses après le spectacle hautement remarquable, ce magazine se trouvait évidemment sur la table de maquillage de la chanteuse-animatrice. Du reste, elle avait déjà fait allusion à ce genre d'attaques alors même qu'elle se trouvait encore sur la scène : « La vie de chanteuse n'est pas toujours facile. Surtout quand je lis ce que des gens pas toujours gentils, écrivent. » Et elle avait enchaine par une chanson qui dit « Tous les jours de bonheur, je les mets dans mon cœur, et tous les jours de pluie, je les oublie. »
Plus tard, dans sa loge, elle revenait sur le sujet :


- Dorothée : Des attaques de ce genre font, évidemment, de la peine. Mais je me dis que, chaque jour, après mes spectacles, fait la démonstration du contraire Les parents viennent dans les coulisses avec les enfants et ils montrent qu'ils m'aiment bien.


- Vous subissez beaucoup d’agressions ?
- Dorothée : Pas beaucoup. Mais inévitablement, dès qu'on passe un certain cap, dans la réussite, on fait des jaloux. Du coup, on n'est plus bien du tout. Alors que pourtant, on fait le même travail qu'avant.


Une équipe de psychologues
- Les critiques de certains parents ne concernent les émissions de télévision et, en particulier, le choix de dessins animés parfois très violents...
- Dorothée : On m'a attaquée sur deux points. D'abord, sur le choix de dessins animés japonais Aujourd'hui je peux dire que 70% des dessins animés diffusés dans mes émissions sont européens et 50% sont français Pour ce qui est de la violence, toutes nos séries sont visionnées par des équipes de psychologues spécialisés dans le travail sur les enfants. J’ajoute que déjà au départ, les auteurs de ces dessins animés sont eux-mêmes contrôlés par des psychologues. Ces spécialistes estiment que les enfants ne voient pas le mal ou les adultes pourraient le voir. Les adultes analysent une image en connaissant ce qui pourrait en être la suite Les enfants, eux, y voient une situation comique simple. Tant que la moralité est sauve, il n'y a pas de danger. Les enfants eux-mêmes, sont très critiques. Il ne s'agit pas de leur donner n'importe quoi Un enfant, ça aime ou ça n'aime pas. Et ça le dit !


- ça le dit quand et comment ?
- Dorothée : Nous entretenons une interactivité très importante. Déjà dans l’émission, nous avons des séquences comme le hit des séries du mercredi. Ensuite, nous passons des extraits des nouvelles séries, en demandant l’avis des enfants. Nous sommes très attentifs au courrier. Nous disposons aussi d'un service minitel du dub Dorothée et il y a aussi le contact, avec enfants, après mes spectacles. Je répète souvent que, si je fais ce spectacle, c'est pour aller voir les enfants en vrai La télévision apporte beaucoup de choses. Elle a un côté magique, Mais c'est un univers sans contact direct et a pourrait facilement mener à la routine. C'est un mot que je déteste. Dès lors, nous avons voulu sortir des studios pour aller voir comment les enfants et le public vivaient.


- Comment organisez-vous votre temps, pour mener tout de front, même pendant une tournée ?
- Dorothée : Le Club Dorothée suit la tournée et, dans chaque ville, nous préparons des séquences sur place. Ici à Bruxelles nous avons filmé une journée du dessinateur Tibet, en assistant, étape par étape, à la création d'une bande dessinée Personnellement, j’adore la BD belge : Franquin, Peya, Walthery, Dany…


- Vous n'avez jamais eu l'envie d'abandonner la télévision, de revenir au cinéma ?
- Dorothée : Abandonner la télévision, non Au cinéma, je n'ai pas vraiment le genre sexy. J'ai bien eu quelques petites expériences. Uniquement d'ailleurs, avec les plus grands réalisateurs Donc, maintenant, si Spielberg apparaissait je ferais sans doute un effort. Mais avoue que je vais même de moins en moins au cinéma. Simplement parce que je suis flemmarde. Ne le répétez pas mais je suis d'une paresse extraordinaire.


- Que ce soit sur scène ou sur les plateaux de télévision, vous vivez entourée d'hommes, avec toujours une position de patronne. Ça ne perturbe pas vos relations avec les hommes ?
- Dorothée : Pas du tout ! Ne vous inquiétez pas. J'ai toujours vécu ainsi. Toute petite, j'étais déjà chef de bande. C'est mon destin. Ça ne me pose pas de problème. Ne vous faites aucun souci pour ma vie privée. J'aurai 39 ans au mois de juillet et j'espère encore avoir un enfant.


Recueilli par Eddy Przybylski

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