4.5 millions grâce à la TV romande
La Suisse dimanche – 23 décembre 1984
Il y a deux ans, jour pour jour, nous pouvions vous annoncer que Frédéric Dard avait récolté plus de quatre millions de francs au cours de la première édition de la « Nuit étoilée ». Cette année, l'émission n'était pas terminée que déjà Jean Martel, qui assurait le relais depuis le standard de téléphone, annonçait que le cap des 4,5 millions était atteint. L'objectif des six millions fixé par Frédéric Dard au début de l'émission devrait donc être franchi. Frédéric Dard et Dorothée étaient les présentateurs de cette seconde édition de la « Nuit étoilée ». Frédéric Dard a tout d'abord accueilli celui qui s'était produit le premier lors de la première édition, Charles Aznavour. C'est ensuite la Compagnie créole qui nous a emmenés à Fort-de-France. Puis, le présentateur d'un soir a accueilli ses amis et invités prestigieux, parmi lesquels Philippe Bouvard, Peter Ustinov, Robert Hossein, Bob Azzam et bien d'autres. Après la superbe prestation de Raymond Devos et le duo remarqué composé de Martin Chucan, violoncelle et Christian Favre, piano, Jean Martel est intervenu pour la première fois à 21 h 20. Trois quarts d'heure après le début de l'émission, 2510 000 francs avaient déjà été récoltés.
Le deuxième volet du spectacle a commencé par une dernière. Après une tournée mondiale, le trio formé du violoniste Didier Lockwood et de guitaristes Philip Catherine et Christian Escoudé a joué pour la dernière fois à l'occasion de la Nuit étoilée. Puis c'est Nicolas Peyrac qui a interprété sa superbe chanson « From Argentian to South Africa». Patrick Sébastien a su émouvoir le public avec ses très belles imitations de Bourvil et de Funès. A 21 h 45, Jean Martel annonçait sur l'antenne de la TV romande que la somme de 2,8 millions de francs avait été atteinte. Le grand triomphateur de cette soirée a sans conteste été Syrinx qui, avec l'Orchestre de chambre de Lausanne dirigé par Armin Jor-
dan, a étonné tout le monde en interprétant des morceaux tels que la Tocata et fugue de Bach... à la flûte de pan. Le disque qui réunit Syrinx et Ï'OCL se vend à des milliers d'exemplaires aux Etats-Unis.
La soirée s'est poursuivie avec de très bons moments : le trio Raphaël Fays, le Petit Théâtre de Bouvard, Roland Magdane, tour à tour drôle, tendre et poétique, Louisa, une voix que beaucoup ont apprécié pour la première fois, Francis Lalanne qui, bien qu'il ait été interrompu par un « prophète inattendu qui a prêché de la salle, a interprété deux très belles chansons a capella. Bref, la qualité de la soirée était grande. Les derniers artistes se produisent à l'heure où nous mettons sous presse et il faudra attendre demain pour connaître le bilan définitif de l'immense élan de solidarité lancé par la TV romande au profit des enfants souffrant de la faim.
Pascal SCHOUWEY
Nuit étoilée : 5,65 millions
Orchestré par le duo Dorothée- Frédéric Dard, le grand élan de solidarité de la deuxième édition de la Nuit étoilée, qui s'est déroulée hier soir au Grand-Casino de Genève, totalisait 5,65 millions de francs à minuit et demi, les appels étant toujours aussi nombreux, nous précisait-on au central. Cet argent, destiné à la Chaîne du bonheur, se répartissait de la manière suivante : 1,54 millions de francs pour la Suisse romande, 3,65 millions pour la Suisse alémanique et 480 000 francs pour le Tessin. L'objectif des 6 millions sera certainement atteint, estimaient les responsables de la Nuit étoilée. Bilan global après-demain.
Le défi a été relevé
24 décembre 1984
Les 6 millions seront certainement atteints et, probablement dépassés dans les quinze jours à venir. Ainsi le défi lancé aux habitants de la Suisse par la Chaîne du bonheur aura été relevé. Après l'émission « La Nuit étoilée », diffusée, samedi soir, sur les écrans des trois chaînes linguistiques du pays, plus de 5 millions 800 mille francs étaient pré-comptabilisés. Les sommes annoncées doivent, en effet, être encore versées. Elles sont destinées à l'enfance malheureuse dans le monde, particulièrement aux enfants décimés par la famine en Afrique.
Les « coordonnées » des donateurs seront mises sur ordinateur. Pour M. Paul Vallotton, directeur de la Chaîne du bonheur, cela permettra de les informer sur la destination de leur obole. La commission nationale de projets, que M. Vallotton préside, attribue les sommes recueillies. Elle examinera les propositions des œuvres suisses d'entraide travaillant sur le terrain. De surcroît, les donateurs seront à nouveau sollicités en fin 1985. Ils renouvelleront ainsi leur geste en connaissance de cause. Une partie importante de ces 6 millions est tombée samedi soir dans l'escarcelle de la Chaîne du bonheur. La Télévision romande avait mis le paquet. On avait rarement vu sur une scène autant de talents au mètre carré. Homme-orchestre de cette soirée : Frédéric Dard. Ce joaillier de l'amitié avait attiré de grands noms de la chanson, de la musique, de l'humour. On passait du désopilant à l'émouvant, du jazz à Mozart ou Bach, de la sono bruyante au solo a cappella. Et, tandis que Dorothée et Frédéric Dard recevaient leurs hôtes, des techniciens précis, habiles, attentifs et serviables jonglaient avec un script sans bavure. Seule n'avait pas été prévue l'interruption d'un prédicateur annonçant la fin du monde et le jugement dernier pour 1999. Comme dit Marie-Paule Belle, on se fera élégant pour danser sur le volcan.
F.G.
« Nuit Etoilée » : pari gagné !
24 décembre 1984
Le Grand Casino de Genève, élu « capitale de la charité internationale » samedi soir, mérite bien son nouveau titre : 5 670 580 francs ont été recueillis au cours des quatre heures d'émission de la « Nuit étoilée ». Signe de pure générosité ou travail de la conscience, qu’importe ! Le but est atteint, le défi relevé, et Frédéric Dard heureux ! C'est dans une ambiance très « Champs-Elysées » que Frédéric Dard et Dorothée ont accueilli leurs invités. Mélange de styles et de genres où le rire côtoyait l'émotion, la soirée était résolument bâtie pour que spectateurs et téléspectateurs y aillent de leurs deniers. Et si, d'aventure, ces derniers ne s'exécutaient pas, les artistes se chargeaient de les y encourager, en faisant vibrer la corde de la sensibilité.
Louons l'effort fourni, tant par les spectateurs que par les vedettes et applaudissons l'initiative de Frédéric Dard. Elle nous a permis de passer quelques bons moments, notamment lors des prestations de Raymond Devos. Personne mieux que lui n'a montré avec autant de finesse les défauts d'une société nantie : pleurs sur l'inutile, narcissisme... Autre moment apprécié du public, la prestation de Peter Ustinov. Il fallait l'envergure d'une Marie-Paule Belle pour ne pas laisser l'ambiance retomber. Ont été chaleureusement applaudis, Roland Magdane, le Petit Théâtre de Bouvard, Patrick Sébastien, Louisa, et Syrinx, le remarquable flûtiste de Pan.
Juste avant le passage de Francis Lalanne, un original parmi les spectateurs tenta de convertir le public à sa vision chrétienne et apocalyptique. Bref émoi dans la salle. Après l'avoir judicieusement qualifié de «pro-fête », Lalanne poursuivit le spectacle interprétant deux chansons sans orchestre. Peu après, on annonçait que le record des dons d'il y a deux ans était battu : la barre des quatre millions était franchie ! De la musique encore et des sketches jusqu'à 0 h. 20, fin de la soirée et moment du bilan : 5 800 000 francs ont été récoltés. On ne connaît pas encore le montant exact de la somme obtenue puisque les standards téléphoniques ont été débranchés une demi-heure après la fin de l'émission. D'ici au printemps l'on devrait connaître la somme exacte dont bénéficieront des enfants souffrants de la faim. Mais d'ores et déjà, bravo à tous les donateurs !
V. P.