Les Chinois sont fous d’elle !
Télé Star – 27 mai 1991
Dorothée et la Chine, c'est une histoire d'amour qui dure depuis deux ans. « C'est le pays idéal pour l'ex-future archéologue que je suis, un pays rempli de vestiges, de temples et de pagodes. C'est un rêve d'enfant qui se réalise. »
Au départ de toute cette histoire : son spectacle à Bercy en 1989. L'un des attachés culturels chinois vient le voir et s'enthousiasme. Il demande une traduction des chansons. « Il nous a alors demandé si cela nous intéresserait de venir au Festival international de Shanghai qui a lieu tous les ans au début du mois de mai. J'étais folle de joie. »
Dorothée Yao Guen (Dorothée rock en chinois) sidère ses hôtes. « Ce qui les a le plus étonnés, c'est que je bouge beaucoup en chantant. Ils n'en ont pas l'habitude. Leurs chanteurs sont plutôt statiques. Lorsqu'ils m'ont vue débouler sur scène, ils ont hurlé de rire. »
Outre l'accueil du public et la gentillesse des professionnels, c'est la foule chinoise qui fascine le plus Dorothée. « C'est impressionnant. Dans la rue, c'est une véritable fourmilière d'hommes et de vélos. Ils se croisent, se doublent au milieu des voitures. Affolant ! Mais ce qui est le plus sidérant pour un Européen, c'est le calme, la décontraction de ces gens. Pas d'énervement, pas d'agressivité, malgré le monde et la circulation intense. »
Pour communiquer, Dorothée a appris quelques mots de chinois. « En fait, cela se passe surtout par gestes et, là, on se fait formidablement comprendre. Avec les enfants, c'est encore plus facile. » Des admirateurs qui furent cette année encore plus nombreux à l’applaudir : son concert de Shanghai achevé, Dorothée effectuera en effet une mini-tournée en Chine. « C'est exceptionnel. Lorsque les Chinois invitent quelqu'un, c'est en général à Pékin ou à Shanghai, mais jamais dans d'autres villes. »
Emissions sur Paris à la télévision chinoise
Dorothée a ainsi découvert le nord du pays et des fans chinois qui ne l'avaient vue qu'à l'écran, puisque la télévision de Shanghai avait diffusé jusqu'à Pékin des extraits de ses spectacles. « En trois séjours, de mai 1990 à mai 1991, j'ai vu leur télévision évoluer à une vitesse vertigineuse. Ils ne nous imitent pas, mais tirent des leçons de notre passage. »
En dehors des émissions depuis Shanghai, et d'un vrai duplex avec Paris (« C'était génial, on avait l'impression d'être à deux cents mètres les uns des autres »), Dorothée a aussi réalisé pour la télévision chinoise une ou deux émissions sur Paris. « Je pense que nous en ferons d'autres. » En attendant, elle pense revenir dans ce lointain pays et achever sa visite de la Cité interdite de Pékin. « J'y ai passé une journée, mais il faudrait au moins une semaine pour la découvrir entièrement. Je ne désespère pas d'y arriver. »
JACQUES SÉRÉNA