LES DESSINS ANIMES JAPONAIS ENVAHISSENT LA TELEVISION FRANCAISE
Weekly Jiji (hebdomadaire Japonais) – Octobre 1991
SI D'INNOMBRABLES CRITIQUES DENONCENT LES SCENES DE VIOLENCE CONTENUES DANS LES CARTOONS NIPPONS, DES VOIX S'ELEVENT POUR LES DEFENDRE AVEC FERVEUR.
Les dessins animés japonais inondent les écrans de la télévision française. Cette véritable marée a débuté en 1976 avec la diffusion par TF1 de " Goldorak " qui déchaina l'enthousiasme des petits Français. Il existe 6 chaines de télévision en France. Mais ces dessins animés sont avant tout diffusés sur deux chaines privées : TF1 (qui connait le taux d'audience le plus élevé) et La Cinq
Selon les statistiques du Conseil Supérieur de l'Audio-visuel de l'année 1989, ces dessins animés représentaient 40% sur TF1 et 59.5% sur la Cinq de l'ensemble de leur programme pour la jeunesse. Malgré une légère baisse au cours du premier trimestre 1990, la domination de ces dessins animés demeurent toujours aussi forte: 34.5% sur TF1 et 58% sur la Cinq.
D'après M. Thierry Chicheportiche de CARAT TV (Société d'achat d'espace publicitaire), les dessins animés japonais qui sont largement diffusés au cours de l'émission jeunesse "Club Dorothée" sur TF1, sont les suivants : "Les chevaliers du zodiaque", "Gordian" et "Dragon Ball".
Alors que la Cinq présente aux enfants français: "Goldorak", "Princesse Sarah" et "Candy".
Pourquoi les dessins animés japonais sont-ils si populaires en France ?
C'est avant tout pour des raisons économiques. Lorsqu'il s'agit de remplir les plages horaires destinées aux programmes pour les jeunes, la rentabilité s'avère plus élevée si l'on se sert des dessins animés japonais, moins couteux sur le marché que ceux issus de la production française.
De plus, étant donnée la popularité spectaculaire des dessins animés japonais auprès des enfants, les chaines de télévision ne peuvent qu'augmenter leur diffusion afin de gagner des points d'audience.
Cependant, si les dessins animés japonais connaissent un grand succès auprès des enfants, l'opinion des adultes est beaucoup plus mitigée. Beaucoup critiquent la violence présente dans les dessins animés japonais. Pour Dorothée, vedette des enfants dans le "Club Dorothée", ainsi que pour AB Production, qui produit une partie des émissions de jeunesse pour TF1, la violence est un réel problème, auquel il faut être attentif. Mais les critiques viennent souvent de personnes qui par hasard jettent un coup d'œil et remarquent une scène de violence. Il faut reconnaitre que les dessins animés japonais plaisent aux enfants d'abord par la qualité du graphisme et la force des scénarios.
L'essentiel du problème semble plutôt résider dans le fait que la France est moins compétente dans le domaine des dessins animés. Si les dessins animés japonais méritent des critiques aussi sévères, il faut augmenter la part de la production française. C'est d'ailleurs ce que commence à faire TF1 qui a investi 30.000.000 francs depuis deux ans pour se consacrer à la production de dessins animés proprement japonais.
Actuellement, dans toute l'Europe, nous observons une prolifération des feuilletons et des films américains sur les écrans de télévision. Mais, parallèlement au marché unique européen prévu pour 1992, ces pays s'efforcent d'augmenter la part des programmes européens. On pourrait alors penser que bientôt, sur le marché des dessins animés présentement dominé par les produits japonais, nous verrons apparaître des cartoons européens.
Pour nous Japonais, il serait intéressant de voir dans quelle mesure l'opinion des Français -Français qui dans leur enfance ont été des spectateurs passionnés des dessins animés japonais- peut évoluer à l'avenir vis-à-vis du Japon.