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Dorothée : « Les enfants sont des juges intraitables »

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Neuf millions de disques vendus : Dorothée est l'idole des enfants. Pourtant, avant de leur proposer son premier « récital », à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 4 janvier au Zénith, elle sait que rien n'est gagné d’avance !
QUEUE de cheval et manches retroussées, frêle et vive, comme un écureuil de Walt Disney, on dirait Aggie à la veille de son premier bal. A quelques heures du lever de rideau, Dorothée sautille sur la scène du Zénith comme une agate, les billes écarquillées, attentives au moindre défaut. Cet après-midi, devant ses juges en culottes courtes et en jupettes chamarrées, elle va innover. Pour la première fois elle va chanter ses chansons sans le cadre rassurant d'une comédie musicale. Avec neuf millions de disques vendus et treize ans de carrière, la petite fée devrait se sentir en terre conquise. Il n'en est rien : « Les enfants sont très possessifs et terriblement critiques. S'ils n'obtiennent pas vite les émotions qu'ils exigent, ils se lèvent et s'en vont ou se mettent à chahuter. C'est un peu pour ça que je les adore mais ça me fait terriblement peur ! »
Heureusement il y aura Jackie, le compère retrouvé, le désinvolte sécurisant : En pseudo-P.-D.G. du Zénith, il assurera le fil conducteur du spectacle. Ses interventions seront déterminantes pour soutenir l'attention. Et puis, autour d'elle, les pros ne manquent pas qui, visiblement travaillent dans un esprit serein et bon-enfant. Un esprit guilleret et simple comme cette musique sixties qui dominera la fête.
« Le rêve, pour moi, ce n'est ni le décorum ni l'emphase, je me considère comme une chanteuse de variétés populaires et je fais du rock pour faire la ronde avec plus de rythme » affirme l'élève malicieuse, éternelle dissipée, qui se souvient d'avoir appris les tables de multiplication en chantant et la musique en se faisant accompagner au piano par un papa qui était fou de Ray Ventura et de Rina Ketty.
« Je suis d'ailleurs restée un peu rétro » ajoute-t-elle avec cette moue de fausse honte qu'on affecte après le vol d'un pot de confitures! Magie d'un visage que Truffaut puis Enrico avalent propulsé sur les grands écrans et qui, depuis six ans, n'y brille que par son absence : Je suis devenue trop vieille pour jouer les gamines et pas assez pour les grands-mamans ! Mais j'y reviendrai sans doute car pour moi, la télé le ciné et la scène c'est exactement la même chose... mêmes bonheurs, mêmes angoisses !
Le moment de se risquer à lui demander si les enfants, surtout pour une grande sœur qui n'est jamais devenue maman, cela ne finit pas par peser un peu ? Un risque qui se révèle vite périlleux car il engendre aussitôt une once de colère : « Vous savez, je suis aussi flemmarde que tous les artistes. Alors, si j’étais lasse des enfants, il faudrait vraiment que je sois maso pour travailler autant que ça. Au contraire, ma récompense c'est eux... Les hurlements de folie des gamins, quand cela arrive, c'est ce qui me fait le plus craquer au monde !
Alain MOREL


Les 13, 14, 20, 21, 26, 27, 28 décembre, 2, 3 et 4 janvier à 14 h 30 et 17 h 30.
Le rêve, pour moi, ce n'est ni l'emphase ni le décorum, assure la jeune femme qui a cependant un trac fou.

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