L’image qu’ils laissent : des personnalités témoignent
Enfants magazine – 14 mai 1985
DOROTHEE, chanteuse
« Mes parents m'ont laissé vivre ma vie d'enfant » C'est Dorothée qui parle... Dorothée, « l'idole » des petits qui anime les mercredis d'Antenne 2, se souvient avec un plaisir évident de son enfance et de son adolescence : « J'habitais à Bourg-la-Reine avec mes parents et mon frère aîné. Nous vivions dans un pavillon. Mon père était ingénieur et ma mère restait à la maison. J'ai reçu une éducation assez stricte. » Le père de Dorothée est mort voilà sept ans. Dorothée parle avec beaucoup de pudeur et de tendresse de ce père exigeant mais si proche d'elle : « Mon frère a sept ans de plus que moi. Pour mon père, j'étais la petite dernière et il avait tendance à me gâter un peu. Ma mère était plus sévère et je la craignais davantage. Mon père me faisait travailler. Il suivait de près mes études. Il essayait de me faire comprendre les méandres des mathématiques, mais j'avais un vrai blocage ! Par contre, j'adorais l'histoire. Mon père m'apprenait mes leçons en inventait de petites chansons. Enfance tranquille, paisible dans un pavillon de la région parisienne... Tableau peut-être trop idyllique... Quelques fausses notes apparaissent au détour d'une phrase : « Mes parents étaient très sévères. Mon père, par exemple, m'interdisait de porter des pantalons, de me maquiller, de sortir. Je n'ai eu l'autorisation de sortir avec des camarades que lorsque j'ai eu 18 ans. Je me disais souvent : quand j'aurais 21 ans, la majorité de l'époque, je ferais ci et çà.. Bien sûr, quand j'ai été majeure, je n'ai rien fait de plus ! Je ne me suis jamais révoltée contre cette éducation « vieille France ».
Dorothée reconnaît qu'elle a vécu longtemps dans le cocon familial et qu'elle a toujours besoin, aujourd'hui, de se sentir protégée : « Lorsque j'ai débuté à la télévision, j'avais 20 ans. Je finissais une licence d'anglais. J'étais très « BC.BG. Quelqu'un, à la télé, m'avait dit : « Votre bonne éducation vous servira... » Brutalement, j'ai été plongée dans un univers où personne ne se fait de cadeaux ! »
Aujourd'hui, Dorothée reste très proche de sa mère : « Je lui téléphone tous les jours », de sa grand-mère, qui, à 84 ans, ne rate jamais un Récré A2. « Mon grand regret, c'est que mon père ait disparu avant que j'entame ma carrière de chanteuse. Il aurait été si heureux, lui qui dans sa jeunesse, aurait tellement aimé chanter. Je suis sûre que j'aurais enregistré un duo avec lui s'il était encore là auprès de moi. »