Dorothée : "Mon marathon chinois"
Télé 7 Jours – 1990
Dorothée a rencontré les bonzes de la pagode de Longhuam. Un moment de sérénité après l'agitation des enregistrements avec Jacky et Ariane, le plus souvent dans la rue, ce qui provoquait la curiosité des passants. Au Palais des Sports de Shangai, ils étalent 12 000 à applaudir Dorothée qui n'a pas hésité à faire le tour de la salle avec sa guitare pour « Dorothée Rock".
L'amie des enfants, dont toutes les émissions continuent de battre des records d'audience sur TF1, vient de triompher en Chine. Danielle Sommer a participé, pour « Télé 7 Jours », à ce voyage très animé, à Shanghai et ailleurs. Les Musclés, Jacky, et Ariane étaient aussi de cette fête dont on a vu les prolongements en image sur la Une.
Le Palais des Sports de Shanghai, avec sa scène en rond et ses 18 000 places, est prêt pour l'événement: mademoiselle Dorothée, comme on l'appelle ici, est venue chanter pour la deuxième fois. Comme par magie, sans tumulte et sans bousculade, les milliers de Chinois, qui ont payé leur place jusqu'à 6 yuans (un demi-loyer mensuel), emplissent la salle en un clin d'œil. Après une présentation d'un sosie de Mireille Mathieu, animatrice de TV Shanghai, assisté d'un interprète heureux de nous dire « que la musique n'a pas de frontières», le plus grand orchestre de l'univers, Les Musclés, attaquent avec « La Fête au village », enchaînent avec « Moi j'aime les filles » et « la Musclada » ponctuée d'un vibrant « Vive la France, vive
la Chine et vive nous ». Shanghai, Canton, Tianjin, pour quinze jours. C'est la deuxième fois qu'elle vient chanter, et on la connaît: une journée non-stop à la radio, 150 000 cassettes vendues, deux galas télévisés. Ce n'est pas facile, nous n'avons pu emporter que deux tonnes de matériel-son, il y a beaucoup de problèmes techniques à régler mais je suis plutôt flattée de plaire aux Chinois et j'aime tout ce qui est hors routine, ce qui va vite. Le rythme de vie de Dorothée, il faut suivre ! A peine le pied dans le 747 d'Air China, elle tournait son premier plateau destiné au « Salut les Musclés » de la semaine suivante. Les enfants n'ont pas tous pris l'avion, c'est l'occasion de leur faire découvrir une cabine de pilotage, de leur parler du décalage horaire. Pour eux rien n'est banal. Je ne suis. ni leur prof, ni leur maman, plutôt la copine, la grande sœur qui les tient au courant. Les journées à Shanghai de Big Sister auraient écroulé n'importe quel artiste moins bien rôdé. Dès le matin, Dorothée est dirigée, maternée par son producteur-auteur-homme-orchestre, Jean-Luc Azoulay. Aux tournages dans les rues de la vieille: ville, ont succédé les repas officiels, les répétitions du spectacle, gala, re-tournage au cirque de Shanghai pour que les petits Français découvrent quelques numéros jamais exportés, en tout une quinzaine d'heures de travail non-stop! Bien peu compensées par une nuit d'insomniaque. Je dors peu, c'est vrai. J'aime que tout se mélange, s'articule. " Cette façon de faire partager la vie du clan - Dorothée, Ariane, Corbier, Jacky - aux enfants est sans doute une des clés du succès du club Dorothée. "Tout est vrai, nous sommes nous-mêmes.
Quand Ariane a attendu un bébé, nous en avons parlé aux enfants. Son fils Tristan a participé à quelques séquences. On fête mon anniversaire, le 14 juillet, à l'antenne. La sincérité est notre seul mot d'ordre. Avec l'humour, un esprit un peu foldingue que les enfants captent 5 sur 5. En dix-huit ans de télévision, je crois avoir acquis un certain savoir-faire, mais je marche à l'instinct. »
Jacky, son coéquipier, son complice, est son premier groupie : « Dorothée m'étonne encore après dix ans, elle est sans doute la fille qui travaille le plus dans le métier. Robuste, méticuleuse, soucieuse de chaque détail. Exigeante et soupe au lait aussi, mais sans doute la plus grande animatrice de direct à la télé. Son secret? Elle est toujours émerveillée par ce qu'elle fait."
Pour Ariane, Dorothée est incontestablement la patronne, responsable et sûre mais aussi sa sœur jumelle, comme « Les Demoiselles de Rochefort ». il y a la blonde et la brune, L'interprète de Valise 91, un rap réclamé par les enfants (J'ai pris des patins à roulettes, une
trousse de toilette, une perruque qui frise, une chemise grise, un anorak, un chapeau claque ») déteste en réalité boucler ses malles et prévoir le lendemain. Je vis au jour le jour. Je m'arrête à Bercy en janvier 92. Pour la télé, même chose, ne me demandez pas où je serai dans dix ans. Si la flamme s'éteint, l'élan se brise, j'arrête. On ne triche pas avec le plaisir.»
Danielle SOMMER
Photos Tony Frank-OROP
Rencontre avec un enfant de Shangai. Il n'y en a qu'un par famille en Chine, et on ne lui refuse rien, pas même ces habits de soie présentés ici par des mannequins. Ces robes sont réservées pourtant à l'exportation pour les Chinois vivant hors de Chine.