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Dorothée : "Mon rêve de Chine"

Télé 7 Jours - 1990

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Elle revient de Shangai où elle a chanté en compagnie de ses amis « Les Musclés », invitée par le Festival international de l'art. Elle a découvert un pays en pleine mutation et nous a confié son carnet de route, en attendant de commencer son marathon de l'été sur TF1.
 

L'homme lui adresse des signes étranges, comme s'il était sourd-muet. Dans cette petite rue de Pékin, où se mêlent le parfum des beignets aux étals des marchands ambulants et celui des vapeurs d'essence des autobus en folie, Dorothée ne comprend pas. L'homme sourit et continue son étrange manège. « Il mimait une chanson, « Nicolas et Marjolaine », qu'il avait entendue la veille sur scène. Je l'avais apprise phonétiquement. Personne ne s'est moqué de ma prononciation. Et pourtant...» Dorothée, invitée du deuxième Festival international de l'art,
l'équivalent du Printemps de Bourges, en France, chantait pour la première fois à l'étranger. Trois galas en six jours à Shanghai, en compagnie de ses amis Les Musclés: « Huit danseurs chinois se sont joints gentiment à notre spectacle. C'était très touchant. Et quel accueil ! La salle était pleine à chaque fois, surtout d'adultes et d'étudiants. J'ai été étonnée qu'il y ait si peu d'enfants. Pour les autres chansons, un interprète traduisait. »
Dorothée, entre chaque spectacle, est partie à la découverte du pays. A Pékin, elle s'est longuement promenée sur la monumentale grand-place Tian'Anmen, qui s'étend comme un immense parvis, devant l'ancienne Cité interdite des empereurs de Chine. C'est là que Mao, du haut d'une terrasse, proclama, le 1er octobre 1949, la naissance de la République populaire de Chine, et qu'éclata, l'an dernier, le Printemps de Pékin, suivi de la terrible répression. Dorothée est restée trop peu de temps pour juger de la vie des Chinois aujourd'hui : « J'ai vu des gens heureux de mon spectacle, qui applaudissaient, demandaient d'autres chansons. Les femmes que j'ai pu rencontrer m'ont semblé très proches de nous, Européennes, et aussi nombreuses que les hommes à travailler. »
Après le Festival, Dorothée a eu droit à la première page du « Quotidien du peuple » avec comme titre « La star de la chanson française ». « J’étais très émue. La Chine était un de mes rêves et, en plus, j’y ai été accueillie chaleureusement. Malgré la barrière du langage, je n'étais pas du tout dépaysée. Le plus affolant, c'est le grouillement et le vacarme de la circulation, entre le pouët-pouët des bus et le ding-ding des vélos. Dans les rues de Shanghai, quatorze millions d'habitants se déplacent, se promènent et même discutent affaires à vélo.
Des milliers de cyclistes roulent côte à côte, sans la moindre agressivité. »
Dorothée en a aussi profité pour aller au cirque de Shanghai. Le cirque chinois est le meilleur et le plus riche du monde. Chaque ville, chaque province a son école et sa troupe. Cent-vingt-trois dans toute la Chine ! J'ai vu des numéros éblouissants: un panda qui pédalait sur son vélo, des acrobates de 12 et 14 ans d'une souplesse prodigieuse. Chez les Chinois, pas de fauves ni d'éléphants, mais la recherche de l'harmonie entre le corps et l'esprit : « Je suis allée aussi à un spectacle de théâtre traditionnel, qui m'a beaucoup impressionnée. »


Elle a préféré encombrer sa mémoire plutôt que ses bagages: « Je ne suis pas du genre à aller de boutique en boutique. Je déteste porter les paquets. Alors, je flâne le nez au vent. Je regarde vivre les gens, je les photographie. Une grand-mère est venue me dire bonjour en français, qui avait dû connaître les derniers Français de Pékin. J'ai vu beaucoup de jeunes pères se promener avec leur bébé dans les bras. Les enfants sont adorables. »
Dorothée a moins apprécié certains aliments de la cuisine chinoise comme le concombre de mer, « un gros tuyau flasque et gélatineux que j'ai absolument refusé de goûter. Mollusque ou algue, je n'en sais rien... Pouah ! Là-bas, tout est différent : le temps, les valeurs, le sourire, l'hospitalité. Il y a des échanges de regard qu'on ne peut oublier.»
Accueillie par l'ambassadeur de France à Pékin et par le consul de France à Shanghai, Dorothée est repartie avec un très beau vase de Chine et l'invitation pour un nouveau séjour, en octobre, à l'occasion des Jeux asiatiques, avec une grande tournée dans plusieurs villes : « Je vais apprendre quelques mots de chinois, si mes émissions m'en laissent le temps ! »
Son « Club Dorothée» s'adresse maintenant aux adultes comme aux enfants: Une série pour eux, puis une série pour leurs parents.» A tous ceux qui voyaient déjà Dorothée sur Antenne 2, «attirée » par Marie-France Brière qui a, notamment, la responsabilité des émissions jeunesse, elle réplique: « Je me sens bien sur TF1, et en plus ça marche. Quand on regarde les chiffres d'audience, aucun problème. Nous n'avons pas non plus été victimes d'une diminution du temps d'antenne. Je ne manque pas de travail, croyez-moi ! » Dorothée cherche donc une plage au soleil pour ses émissions de l'été, qui commenceront le 1er juillet, de 9h à 11 h le matin et de 16 h à 18 h l'après-midi. Elle déborde d'énergie et de projets. « Je compte bien d'ailleurs enregistrer des chansons en chinois. »


Geneviève COSTE
Photos Pat Le Guen

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Rencontre-tendresse avec une petite fille de Pékin.

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Dorothée s'est promenée à pied, pour mieux découvrir la Chine: de la Grande Muraille, qu'elle voyait pour la première fois, au marché de Shanghai, où Dorothée goûte aux boulettes de viande d'une marchande ambulante. Puis, sur la grand-place de Pékin, devant le palais impérial où trône la photo de Mao.

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A Pékin, le temps d'une photo, Dorothée a mis le costume d'une Chinoise de l'époque Impériale. Les Musclés n'étaient pas loin.

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