On va donner aux enfants du grand spectacle!
Télé Star - Septembre 1991
Télé Star : Quelles sont les surprises pour la rentrée ?
Dorothée : Très bientôt, une nouvelle série qui s'intitulera « Les deux orphelines », un dessin animé français en cinquante-deux épisodes que je trouve assez extraordinaire. Et puis, sans doute en janvier, « Les jumeaux du bout du monde », un deuxième dessin animé qui n'est pas encore terminé. J'espère que ça va plaire aux copains.
Renoncez-vous aux productions japonaises ?
Pas du tout, du tout. On nous a demandé des séries françaises, donc on en fait. Mais je continue à diffuser du japonais : c'est ce qui plaît aux téléspectateurs et ce n'est pas si mauvais que ça, d'ailleurs.
1000 m² de plateau, une scène gigantesque sur plusieurs niveaux, des éclairages de Jacques Rouveyrollis qui signe les plus grands shows du moment. Tout cela pourquoi faire ?
Du spectacle. Les enfants veulent du spectacle, donc tous les mercredis on leur en donne, avec un décor et des éclairages dignes des émissions de 20 h 30. Ce sont les mêmes équipes que celles que j'ai eues à Bercy ou en tournée. Ce qui fait que le 5 septembre, pour la première émission, j'ai eu le même trac que pour la première de Bercy. On veut offrir aux enfants ce qu'ils aiment et leur apprendre le spectacle. Ce n'est pas parce que notre écoute est jeune qu'il faut donner du moins cher et du vite fait.
De vos tournées de l'année passée, quel temps fort retenez-vous ?
La Chine, une belle expérience. Des représentants du Festival de Shanghai qui avaient vu le spectacle de Bercy, ont envoyé une cassette chez eux, et le Festival nous a invités pour trois galas à Shanghai. En mai seulement, juste avant l'anniversaire des événements de la place Tien Anmen. Ce voyage a été une surprise, je ne pensais pas qu'on était aussi proches des Chinois. À tel point que nous sommes invités à y retourner en octobre-novembre, pour une semaine au Palais des sports de Shanghai (12000 places) et deux semaines de tournées.
Avec une émission en direct sur TF1 ?
Le décalage horaire est assez important, mais pourquoi pas ? De toute façon on rapportera des images et des émissions.
D'autres tournées sont-elles prévues ?
Non, pas de spectacle cette année. En revanche le « Club Dorothée » devrait se déplacer une semaine par mois. Parce que mes aventures avec Sahara continuent. On croyait que tout était fini après la découverte du trésor de ce dromadaire extraterrestre. Et pof ! Sahara est revenu, et nous a dit : « Vous êtes mes correspondants sur Terre et je vous confierai une mission prochainement. » Je pense donc qu'il va encore nous emmener un petit peu partout. Un prétexte à l'aventure. C'est bien. En plus j'adore les tournées, il n'y a pas de routine, et il y a l'angoisse à chaque fois.
Vous cherchez de nouveaux animateurs. Y a-t-il des changements dans l'équipe ?
Non, on reste solidaires, tous unis dans la famille. Mais on va s'agrandir, avec des jeux différents et d'autres personnes qui viendront s'intégrer.
Que pensez-vous de la concurrence de « Giga » sur Antenne 2, qui a atteint des taux d'audience équivalents aux vôtres ?
C'est un autre public. Les plus jeunes sont avec nous... Les plus grands regardent peut-être « Giga ». Ça permet au téléspectateur de choisir.
À votre dix-septième saison, n'êtes-vous pas lassée ?
Non. Le jour où je m'ennuierai, j'arrêterai. Cela dit, je crois que les enfants me le feront sentir avant. Vous savez, je ne me force pas, sauf le matin pour me lever ! Les enfants, c'est un public fascinant, à la fois très sévère, très sympa et qui participe beaucoup. Il n'y a pas de routine. On est obligé de se donner des coups de pieds aux fesses. C'est bien, c'est ce que j'aime. Habitude est un mot qui n'existe pas ici.
Michèle Lanteri