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Un nouveau sourire à la télévision

Télé Magazine – 13 août 1977

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Vingt-quatre ans, des yeux rieurs, un visage de jeune fille bien sage ; vous la connaissez sûrement, c'est Dorothée, l'un des nouveaux sourires d'Antenne 2 depuis le début de l'année. C'est aussi une vieille amie des jeunes téléspectateurs, puisqu'elle a présenté deux émissions pour la jeunesse sur FR3 et TF1. Dorothée Hoschède - c'est son nom de famille, "mais il est trop compliqué, alors pour les autres, je suis simplement Dorothée dit-elle" – rassemble davantage à une jeune étudiante qu'à une speakerine de T.V. Elle l'a d'ailleurs été, pas très longtemps.
"Après mon bac, j'ai préparé une licence d'anglais, mais je ne savais pas très bien que faire, une profession dans le tourisme peut-être..." Ou peut-être comédienne, ou danseuse, mais sûrement pas professionnelle du petit écran. C'est grâce au théâtre, à l'un de ces concours de comédie entre lycée qu'elle doit d'être aujourd'hui speakerine. Quel élève, un peu doué n'a pas joué en fin d'année, selon la coutume, la farce de Maître Pathelin devant ses camarades ou autre classique du même style. Dorothée jouait bien et Jacqueline Joubert, alors responsable des émissions pour la jeunesse sur la troisième chaîne, la remarqua lors du concours Inter-Lycée organisé chaque année par Mme Tassencourt, Directrice du Théâtre Montansier de Versailles. "Jacqueline cherchait une jeune fille pour présenter "Les mercredis de la jeunesse" sur la troisième chaîne dit Dorothée, c'est comme cela que je suis "rentrée" à la télé. Vraiment par hasard !"
C'était il y a quatre ans. Christophe Izard, réalisateur et producteur de cette émission lui fit faire des tests : "Il m'a mise devant une caméra et m'a dit "présenter une émission pour les enfants", évidemment explique-t-elle je n'avais aucun texte, aucun thème. Je me suis "jetée à l'eau" et voilà !"
Voilà, aujourd'hui, Dorothée est une des quatre speakerines d'Antenne 2, avec qui elle partage un minuscule studio, encombré de plantes vertes. "J'arrive au studio vers 11 heures et je reste tout l'après-midi jusqu'à la fin des émissions. Normalement j'ai des annonces toutes les heures, mais je dois toujours être en alerte, "en cas de pépin" sur la chaîne."
Un travail finalement très fatigant et lorsque Dorothée "rentre chez elle, à Bourg-la-Reine, il ne lui reste que peu de temps pour les loisirs."
"J'adore le cinéma et les dessins animés, dit-elle, mais en ce mo- ment, je n'ai vraiment pas le temps d'y penser, lorsque je suis chez moi, je regarde la télévision, une façon d'être encore sur la chaîne, pour voir si tout se passe bien !".
Un réflexe très courant chez les "professionnels" du petit écran.
Cependant, tout n'a pas été aussi simple, ni aussi facile. Lorsque le démantèlement de l'ORTF eut lieu, Dorothée se retrouva, comme tant d'autres au chômage.
"Comme c'était la période des vacances, j'ai attendu deux ou trois mois, puis je suis allée trouver Eliane Victor, mais elle ne pouvait rien pour moi, alors j'ai dû faire autre chose". Et durant huit mois, Dorothée travailla comme secrétaire chez des amis.
En février 77, elle se présenta au concours d'Antenne 2 qui recrutait deux nouvelles speakerines.
"Evidemment, je n'avais plus le trac devant les caméras, mais la majorité des concurrentes non plus. Elles avaient été speakerines en province, nous étions donc toutes à égalité !" Le fait d'être reconnue dans la rue, chez les commerçants de son quartier n'a pas pour autant changé la vie de Dorothée. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle se sent seule, très seule dans son studio de la rue Cognac-Jay; un peu perdue dans cette grande maison où elle sait bien qu'elle n'est qu'un infime rouage.
Dorothée a ses admirateurs, pour la plupart très jeunes, "je reçois des lettres d'enfants, ou de grands-pères dit-elle, je ne présente plus d'émission pour la jeunesse, mais ils s'en souviennent, ils sont gentils."
Sa jeune expérience des caméras lui a appris à ne pas faire de projets à longs termes. Aussi Dorothée attend : "le journalisme ne m'intéresse pas, j'aimerais être un jour productrice d'une émission, mais je suis encore jeune, on verra, peut-être un jour..."
Jeune, mais sage. A bientôt Dorothée, et bonne chance !


Marie LENOUVEL

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