Un tour de France et un tournage au Japon
Télé Star - 9 juillet 1988
Avec trois émissions par jour, Dorothée sera la véritable vedette des programmes d'été sur TF1. Mais cela ne lui suffit pas. Animatrice, productrice, chanteuse, conseillère de la direction pour la jeunesse, elle prépare une rentrée de « rockeuse » au Zénith. Mais qu'est-ce qui fait courir Dorothée ? Elle l'explique à Françoise Mobihan pour « Télé Star ».
Télé Star : Quand voir Dorothée cet été ?
Dorothée : Trois fois par jour en semaine (7 h 30, 10 heures, 16 h 45), le samedi à 9 heures, et le dimanche à 8. On emmène tout le monde en voyage pour un grand tour de France. Les premières étapes : la campagne normande, Deauville, La Baule, Bandol... Après, en août, je suis invitée à Tokyo, pour tourner deux séries japonaises dans le style de « Bioman ». Les Japonais sont très au courant de ce que nous faisons. Nous avons même décidé de coproduire des dessins animés. En attendant, les enfants pourront bientôt voir quelques produits bien français : « Rahan », « Pif et Hercule », « Toonie et Little ».
En un an, vous avez conquis un énorme temps d'antenne à Tf1...
Le bilan de cette première année est très positif. Avec vingt-deux heures d'antenne par semaine, même pendant les vacances, on frôle le double des six cents heures prévues au départ. Cela prouve que TF1 a compris à quel point le public des enfants est important... Et que ce public réclame autre chose que des émissions bouche-trous. TF1, maintenant, est vraiment la chaîne de la jeunesse.
Jacqueline Joubert parle encore de votre départ d'A2 en termes très amers.
Cela me fait de la peine pour elle. Je comprends qu'elle m'en veuille, mais ça passera, je crois, avec le temps. On ne coupe pas si facilement le cordon ombilical.
À TF1, vous cumulez les fonctions : animatrice, productrice, responsable en titre des émissions pour les enfants et conseillère de la direction pour la jeunesse. C'est beaucoup, non ?
Non, tout ça forme un tout, une sorte de travail en boucle, au service du public.
Avec une maison de production qui marche bien, et dix millions de disques vendus en huit ans, Dorothée est-elle devenue aussi une femme d'affaires ?
Surtout pas, je ne comprends rien à tout ça. Moi, je passe les commandes, et l'équipe se charge du reste. Très important, ce travail en équipe ! En plus, côté argent, je n'ai rien d'une engrangeuse, je serais plutôt du genre cigale. Ce qui me fait craquer ? Les vêtements surtout, puis ce que j'appelle les bêtises : les cadeaux, les gadgets...
On vient de revoir, à la télévision, « L'amour en fuite » et « Pile ou face », les deux films que vous avez tournés. À quand le prochain ?
Toujours pas de proposition, même après ces diffusions. Mais ce n'est pas grave. Je préfère avoir fait deux bons films, plutôt que quarante médiocres. Maintenant, j'attends d'avoir l'âge de Denise Grey pour jouer les grands-mères. Ça m'amuserait bien !
Et la chanson ?
Du rock très rock, au Zénith, à partir du 26 novembre. Et après, un mois de tournée en France. J'en profiterai peut-être pour faire quelques émissions à partir des villes où je passerai.
Mais vos vacances à vous, dans tout ça ?
Une petite semaine, je ne sais pas quand encore. Ça n'est pas vraiment important, puisque la vie que je mène ne me laisse pas le temps d'y penser. On me croit boulimique de travail, mais en fait je suis terriblement flemmarde. Vivre avec les enfants, est-ce vraiment un travail ? Si je commence à m'ennuyer un jour, c'est promis, j'arrête. Quant à eux, s'ils ne veulent plus de moi, ils ne se gêneront pas pour me le dire.
Françoise Mobihan