Dorothée : Vacances en Principauté
Nice-matin – 21 Août 1981
Sur la plage du Beach Plaza à Monte-Carlo, les enfants fredonnent le générique de « Récré A2 », « leur » émission estivale. Certains piquent un sprint en direction de la piscine vers leur grande sœur et amie de tous les mercredi : Dorothée. De passage en Principauté, la speakerine animatrice de la seconde chaîne, devenue une véritable idole des 4-12 ans, a pu tester sa popularité.
Un visage de poupée, un rien mutin, des yeux rieurs et un sourire de petite fille devant une glace à la fraise. Dorothée, il est vrai, a d’emblée tout pour plaire à ses jeunes fans. Ceci pour les apparences qui parfois trompent les adultes mais ne dupent jamais les enfants. Aussi cette frêle jeune femme possède-t-elle une arme magique des années 80 : la sincérité. « Les enfants constituent le public le plus merveilleux et le plus difficile. Ils adoptent ou refusent sans nuance. Avec eux, seul le naturel paie. » Dorothée n’a précieusement jamais joué la bonne copine ou la sœur aînée. Elle de contente d’être elle-même mais face aux caméras retrouve aussitôt ses 10 ans. La vraie spontanéité de l’âge tendre.
Au départ, arrivée par le théâtre – un concours lui a d’ailleurs permis d’être remarquée par Jacqueline Joubert alors directrice des programmes jeunesse à l’ORTF. Dorothée donne maintenant dans le cinéma (elle a notamment tourné dans « L’amour en fuite » avec François Truffaut) et dans la chanson.
Le printemps dernier, elle a fit un « tabac » à l’Olympia des « Dorothée au pays des chansons », une comédie musicale conçue pour elle et… pour ses admirateurs… Les clins d’oeils au public ont si bien su y faire que les bambins ont cassé 57 fauteuils en dansant sur les sièges. « Pire que pour Johnny », a soupiré (a-t-on dit, en coulisse), le directeur de la salle…
Mine de rien, Dorothée prend le chemin des stars du Show Biz. Son secret : savoir se mettre à l’écoute des enfants qui sans arrêt lui écrivent et téléphonent, et les considère comme des individus à part entière. Sa faiblesse (qui est peut être une force) : les fous rires à l’antenne ou les défaillances techniques qui donnent lieu à des séances d’improvisation peu tristes. « Les moments que les jeunes téléspectateurs préfèrent ! »
Nicole Laffont