Vous connaissez tous Dorothée, la malicieuse speakerine d'antenne 2. Mais oui, vous savez bien celle qui plisse toujours les yeux en regardant la caméra... Car vous ne le croirez peut-être pas, mais Dorothée est myope comme une taupe et se refuse à porter des lunettes. Ce qui ne l'empêche pas de gravir quatre à quatre les échelons du succès.
Frédérique Hoschédé, rebaptisée Dorothée par Jacqueline Joubert qui trouvait son nom trop compliqué à retenir, a débuté à la télévision il y a sept ans grâce à la même Jacqueline Joubert dont elle éveilla l'intérêt lors d'une représentation de fêtes de fin d'année scolaire à Versailles.
A cette époque-là, Dorothée venait de passer son bac et préparait sagement une licence d'anglais. Elle envisageait de se diriger dans le tourisme. « Ça permet de voyager, dit-elle, de voir des gens. La décoration m'aurait bien plu, mais pour cela il fallait travailler ses maths et ce n'était pas mon fort », avoue-t-elle en riant.

LA BONNE FEE...
Un an plus tard donc Jacqueline Joubert est chargée de s'occuper des programmes jeunesse et tout naturellement elle se souvient de la petite Frédérique de Versailles.
« Alors que j'ai horreur des examens, il a fallu que je passe un vrai concours raconte Dorothée. Elle ajoute très fière, c'est moi qui ait été choisie pour animer quatre heures de direct avec des enfants ». C'était en 1973.
Un an plus tard, elle anime « Les Visiteurs du Mercredi » de Christophe Izard. L'émission s'interrompt et Dorothée se retrouve au chômage. Quelques mois plus tard, on la retrouve dans « Réponse à tout ». Puis A2 cherche une présentatrice. Une fois de plus, elle triomphe des autres candidates.
« On ne se rend pas compte du travail que cela représente. On croit que c'est facile, mais c'est faux. On écrit tous nos textes qu'il faut réduire ou rallonger au dernier moment à cause des impératifs horaires. »
Sa mère n'est pas surprise du résultat. « Enfant, elle se déguisait tout le temps et aimait faire rire tout le monde ». Sa grand-mère suit de très près toutes ses apparitions à l'écran. Elle est son meilleur critique.

LES « DENTS » LONGUES
Elle aurait pu crier victoire notre chère Dorothée et s'installer bien confortablement dans ce nouveau rôle de présentatrice. Mais ce serait bien mal la connaître. Elle n'a pas du tout l'intention de végéter dans son bocal de verre si confortable soit-il. Elle a comme on dit des fourmis dans les jambes et à coup de disques, de films, elle a bien l'intention de se faire un nom dans le show business. Dorothée chanteuse! Seulement Dorothée ne s'est pas contentée comme tant d'autres de graver sagement sa voix sur les sillons d'un trente-trois tours. Avant de tenter l'aventure de « Dorothée au pays des chansons », elle a participé à tous les stades de la création. Ce conte musical, Dorothée l'a enregistré pour la télévision au mois de décembre mais en raison des grèves sa diffusion a été reportée.

PLUSIEURS CORDES A SON ARC
Le cinéma aussi vint à sa rencontre d'un seul coup, sans prévenir grâce à un coup de téléphone de François Truffaut qui lui a fait faire ses débuts il y a trois ans dans « L'amour en fuite » Il faut croire que Dorothée s'est montrée convaincante puisqu'elle était en fin d'année, la vedette de « Pile ou face », son deuxième film en compagnie de Philippe Noiret et Michel Serrault. Le tournage ayant lieu à Bordeaux, notre petite amie demanda un congé sans solde à Antenne 2. Mais n'ayant pas envie de quitter la télévision, elle revenait chaque mercredi entre deux avions pour présenter « Récré A2 ». Outre son travail qui la passionne, Dorothée aime la nature, le vélo, le tennis, la danse qu'elle pratique au moins une heure par jour dans un cours spécialisé.

PREVOYANTE
Elle adore partir en Normandie avec l'homme de sa vie qu'elle cache soigneusement et son chien qui la suit fidèlement et que l'on voit de temps en temps avec elle sur les plateaux. « Ma vie privée est un oasis que je ne montrerai jamais dit-elle. Dans sa ferme où elle aime se reposer c'est elle qui tond son jardin et s'occupe de ses veaux. « Il faut bien prévoir, dit-elle en riant, il faudra bien que je me recycle un jour ou l'autre ! »

Patricia Pascal